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April 24, 2024
ECONOMIE

«Nous travaillons sur le concept de Dividende démographique»

  • mars 8, 2014
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«Nous travaillons sur le concept de Dividende démographique»

CONSTANT-SERGE BOUNDA, CHEF DU BUREAU DE LIAISON DE L’UNFPA AUPRÈS DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE ET DE LA COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L’AFRIQUE

«Nous travaillons sur le concept de Dividende démographique»

Rencontré lors du 22ème sommet de l’Union Africaine consacré à l’Agriculture et à la sécurité alimentaire, Constant-Serge Bounda lève un coin de voile sur sa mission. Il explique dans cet entretien les enjeux pour l’Afrique de la maîtrise de la Dividende démographique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063.

[box type=’error’]En quoi consiste exactement votre rôle entre le FNUAP et les organes de l’Union Africaine ?[/box]

Ma mission consiste en une veille effective et efficace sur les relations qu’ont le FNUAP et les organes de l’Union Africaine. Pour vous donner une autre idée de mes fonctions, je voudrais indiquer que jusqu’en 2011, sur 16 plateformes de politique générale de l’union Africaine, 9 ont été mises en place avec le soutien du FNUAP. Je peux citer le Programme des Jeunes Volontaires, la Charte africaine de la Jeunesse, la Campagne pour la réduction de la mortalité maternelle car il y a encore 480 femmes qui meurent par jour en Afrique, en donnant la vie. Et ceci n’est pas acceptable.

[box type=’error’]L’Union Africaine a dédié l’an- née 2014 à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. Comment vous-y prendriez vous pour être en harmonie avec cette vision ?[/box]

S’il est vrai que nous ne sommes pas directement associés à ce thème, force est de reconnaître que du fait que nous nous occupons des questions de populations et que celles- ci sont au cœur des discussions sur la sécurité alimentaire, nous nous sentons concernés. D’autant plus que si l’Afrique ne résout pas ses problèmes de sécurité alimentaire, cela aura un impact sur la jeunesse. D’ailleurs, notre rapport annuel 2013 s’est concentré sur la question des jeunes adolescentes, un phénomène assez ignoré en Afrique. Nous avons dans certains pays africains 78% des jeunes filles qui ne vont pas à l’école. Et vous avez 10 pays africains qui sont dans cette fourchette.

[box type=’error’]Quels sont ces pays ?[/box]

Je peux citer malheureusement le Niger qui est en tête de liste en dépit des efforts accomplis. Ce qui est rassurant c’est que les autorités ont identifié clairement le problème et travaillent à sa solution. Nous avons aussi le Tchad, la République de Centrafrique, le Mali, etc. Avec le fort taux démographique de certains pays africains comme le Niger, n’avez- vous pas des craintes sur la sécurité alimentaire ? La subsistance de plus de 60% de la population africaine dépend de l’agriculture selon les dires de Monsieur Carlos Lopez, et donc il s’agit d’une question primordiale. L’Afrique doit donc se positionner clairement pour atteindre les objectifs post 2015 sur le développement. La question démographique peut être un atout ou une bombe pour l’Afrique. C’est pour- quoi au FNUAP nous travaillons de concert avec la Commission de l’Union Africaine sur la question du dividende démographique afin de tirer profit du doublement de la population africaine à l’horizon 2015.

[box type=’error’]Quels sont les résultats de votre collaboration avec la Commission de l’Union Africaine que vous pouvez mettre en exergue afin que les africains saisissent véritable- ment vos actions ?[/box]

Je voudrais revenir sur les questions de mortalité maternelle sur lesquelles nous avons réalisé des progrès car si aujourd’hui nous sommes à 480 femmes qui décèdent malheureusement en allant donner la vie, il faut savoir que ce chiffre était de 900, il y a une dizaine d’années. Et avec notre action, des pays comme l’Erythrée et la Guinée Equatoriale qui ont fait énormément d’investissement. Cela est un impact clair des pro- grammes mis en place par notre organe. Le FNUAP est d’ailleurs l’une des seules organisations du système des Nations Unies à faire partie du comité des Chefs d’Etats chargés de la préparation commune sur l’agenda post 2015. Parce que sur nos domaines d’intérêts à savoir la santé maternelle, les jeunes sont importants par rap- port au nouveau cadre de développement que l’Afrique prépare.

[box type=’error’]L’Afrique s’est projeté dans le futur en ébauchant son agenda jusqu’en 2063. Etes-vous associés à cette réflexion et quel serait votre apport ?[/box]

Nous sommes associés et nous apprécions que ce travail de réflexion et de prospective ait déjà commencé. Si nous voulons savoir ce que sera l’Afrique en 2063, il est important que nos projections se basent sur les questions de la population. Nous travaillons donc avec les Etats membres sur le concept de Dividende démographique parce que toutes les politiques mises en place concernent les populations dans toutes leurs composantes notamment les jeunes et les femmes. Il faut donc investir dans la santé, dans l’éducation. En investissant sur la santé préventive, nous ferons œuvre utile pour les jeunes filles et Madame Zuma l’a rappelé en disant que l’agenda 2063, c’est d’abord la parité homme-femme. Au moment où nous commençons la réflexion sur les 20 ans après Beijing, il est important que nous puissions mettre en place, les poli- tiques ambitieuses décidées également au Caire. Ayant travaillé pendant de longues années avec feue Wangari Mathai, la première femme africaine Prix Nobel de la Paix, je souhaiterais que l’Afrique se donne d’autres personnalités de son genre en investissant dans la santé et l’éducation. Sans oublier de les associer dans les prises de décision.

Entretien réalisé par Valery Foungbé

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Hommes d'Afrique Magazine

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