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December 26, 2024
INTERVIEWS

CESAR AUGUSTO MBA ABOGO “Le gouvernement de Guinée Équatoriale met la santé des citoyens au-dessus de tout.”

  • mai 22, 2020
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CESAR AUGUSTO MBA ABOGO “Le gouvernement de Guinée Équatoriale met la santé des citoyens au-dessus de tout.”

D’une manière générale, quels sont, selon vous, les plus grands défis que la pandémie du COVID-19 pose à la Guinée Équatoriale ?

En 2019 comme les années précédentes, plusieurs pays, dont la Guinée équatoriale, mon pays, ont pris d’importantes décisions politiques pour définir et prioriser les aspirations nationales au développement, conformément à l’Agenda 2030 de l’ONU et à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. En outre, afin de sauter directement à la quatrième révolution industrielle, nous avons augmenté nos investissements dans l’ITCs et pour l’accroissement des capacités de nos jeunes en vue de leur autonomisation. Et soudain, la COVID-19 est arrivée ! En quelques mois, le monde a changé, et la pandémie a fermé la vie normale et l’économie telle que nous la connaissons.  Quand tout reviendra à son cours «normal», ce sera une «nouvelle normalité» et vraiment un nouveau monde. COVID-19 est une crise existentielle. Elle met gravement à l’épreuve la résilience sociale, économique et politique de l’Afrique. Dans un monde post-COVID-19, les dirigeants du continent devront donc repenser de nombreuses hypothèses antérieures et trouver de nouveaux équilibres pour le comportement individuel et collectif. COVID-19 est un défi existentiel pour la Guinée équatoriale, comme ailleurs. Depuis le déclenchement de la pandémie, nos vies ont changé d’une manière sans précédent. Il y a quelques mois, la poignée de mains était une habitude normale, humaine. Aujourd’hui, elle représente un acte qui peut mettre en danger votre vie et celle de ceux qui vous entourent. Pour nous, pays en développement, COVID-19 est aussi un défi de développement. À présent, nous devons ajuster nos aspirations. Nous avons été contraints de repenser les prévisions de croissance qui étaient traitées à la fin de 2019 et de prendre des mesures énergiques pour atténuer les effets néfastes de cette crise sanitaire mondiale sur les sphères économique, sociale et politique.

Quel est l’impact estimé de la pandémie du COVID-19 sur l’économie de la Guinée Équatoriale ?

Eh bien, avant l’épidémie, nous estimions notre taux de croissance à -1,6% pour 2020, et même si c’était un taux négatif, nous étions optimistes à ce sujet, car il reflétait une tendance de sortie de la récession économique que traîne le pays depuis 2015. Aujourd’hui, avec la pandémie actuelle et a suivi un choc inattendu des prix du pétrole, le taux de croissance que nous estimons pour 2020 est de -5,5 %. Ces projections pourraient changer pour le meilleur ou pour le pire en fonction de l’évolution et de l’approfondissement de la crise ainsi que des mesures pour pallier son impact. Si nous combinons le choc du prix du brut avec l’évolution du taux de change du dollar américain par rapport au franc CFA, l’arrêt temporaire de business à l’échelle nationale et d’autres mesures mises en place dans le cadre de l’effort pris par le gouvernement pour freiner la propagation de COVID-19, il ne fait aucun doute que tout cela a un impact massif sur l’économie. A présent, nous sommes confrontés à un déficit budgétaire d’environ 6% du PIB, en raison de la baisse massive des recettes de tous les flux de financement. Nous prévoyons une baisse des recettes de l’État de 5 % du PIB dans les Budgets Généraux de l’État pour 2020. Dans l’impact global sur les dépenses cette année, un effet net est attendu entre la réorientation et la rationalisation des dépenses courantes du budget général de l’État et la hausse des dépenses associée à la santé publique et à la protection sociale. Dans ce premier exercice de revue des dépenses budgétaires, aucune dépense d’investissement n’est prévue à ce jour, et du fait de l’impact de cette crise (baisse des revenus et hausse des dépenses), nous sommes confrontés cette année à un déficit de financement d’environ 6 % du PIB.

En ce qui concerne le continent africain, quelles régions seront selon vous les plus affectées par le COVID19 et pourquoi ?

La sous-région de l’Afrique centrale est l’une des zones les plus exposées à une récession économique, en raison du double danger auquel nous sommes confrontés : d’une part, nous combattons le COVID-19 et avec des ressources financières très limitées et des systèmes de santé fragiles, et d’autre part, nous essayons d’atténuer les effets économiques négatifs de COVID-19 pour sauvegarder nos économies caractérisées par une extrême dépendance à l’égard des revenus des ressources naturelles.

 En ce qui concerne l’Afrique centrale, selon vous, quels pays seront les plus touchés par le COVID-19, pour quelles raisons ?

 Ce n’est pas un secret que les pays d’Afrique centrale les plus touchés sont Sao Tomé et la Guinée équatoriale. En termes d’impact sur l’économie, nous avons été frappés par COVID-19 comme aucun autre pays de la région. São Tomé est de loin le pays le plus touché. Les deux pays partagent un schéma qui est l’extrême dépendance à l’égard des revenus générés par l’activité pétrolière (Guinée équatoriale) et le tourisme (São Tomé). La quête de diversification économique est un débat que nous ne pouvons plus reporter. Nous devons affronter notre démon éternel qui est la fragilité de nos économies. Face à nos pays, le secteur pétrolier et l’industrie touristique sont volatils et imprévisibles. Nous devons prendre le contrôle de nos aspirations de développement en assurant la diversification des sources de croissance économique et en réduisant l’extrême dépendance du revenu des ressources naturelles

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Hommes d'Afrique Magazine

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