Communication : le Tchad censure internet pour des « messages de haine »
Le gouvernement tchadien a censuré internet. A en croire le ministre de la Communication, il s’agit d’une mesure temporaire visant à mettre fin « aux messages de haine et de division ».
Les internautes tchadiens ressentent cette mesure comme un coup dur. Cependant, pour les autorités du pays, le gouvernement a pris « cette mesure temporaire », pour endiguer « la diffusion de messages d’incitation de haine et de division », a confié le ministre de la Communication, Mahamat Zene Cherif, à l’AFP.
Tout serait parti de la diffusion d’une vidéo montrant un officier tchadien tirant à bout portant sur deux mécaniciens, au cours d’une altercation. Un drame survenu le 14 juillet et qui a été à la base d’une montée des tensions ethniques dans le pays. Plusieurs internautes tchadiens ont saisi l’occasion pour dénoncer l’absence de justice et les abus de la communauté Zaghawa,(celle du président Idriss Déby) dont est également issu l’officier mis en cause dans cette affaire.
Pour sa part, le président Déby, lors de la célébration de la Tabaski, le 31 juillet, a clairement pointé le mauvais usage des réseaux sociaux, soulignant que « WhatsApp et le VPN ne sont pas créés pour s’insulter, pour cultiver la déchirure du tissu national ou pour critiquer des ethnies ».
Faut-il le rappeler, en mars 2018 et juillet 2019, les Tchadiens avaient déjà fait face à une mesure d’interdiction d’internet. Pour le moins qu’on puisse dire, nul n’ignore le grand rôle joué par les réseaux sociaux dans le pays, notamment dans les différentes stratégies de riposte à la pandémie du coronavirus. D’où la levée de boucliers observée de la part des acteurs de la société civile pour un rétablissement rapide de la situation.