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April 16, 2024
EDITORIAL

Femmes Africaines Souveraines, Pour Faire Triompher Nos Causes Communes

  • janvier 16, 2019
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Femmes Africaines Souveraines, Pour Faire  Triompher Nos Causes Communes

Le 14 décembre 2018, les femmes africaines ont célébré au siège de l’Union Africaine (UA) à Addis Abeba en Éthiopie, le 15e anniversaire du Protocole de Maputo. Venues des quatre coins de l’Afrique, elles ont réfléchi sur les acquis de ce protocole. Elles se sont interrogées sur les retards dans sa réalisation. Elles ont condamné les manquements dans sa mise en œuvre.

A l’initiative de cet événement, la Direction «Femmes, Genre et Développement» de l’UA. Cette direction s’efforce d’accélérer la marche vers l’égalité Hommes-Femmes en Afrique.

De son nom officiel, « Protocole A la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples Relatif aux Droits des Femmes, » le Protocole de Maputo a été adopté le 11 juillet 2003, par la deuxième session ordinaire de la Conférence de l’UA tenue à Maputo au Mozambique.

Dans ce numéro, Femmes d’Afrique magazine, à qui rien de ce qui touche aux droits des Africaines n’échappe, rend largement compte de ce 15e anniversaire auquel ses journalistes ont assisté.

L’article 2 du Protocole de Maputo s’intitule : «Élimination de la discrimination à l’égard des femmes ». Il y est énoncé: «Les États combattent la discrimination à l’égard des femmes, sous toutes ses formes, en adoptant les mesures appropriées aux plans législatif, institutionnel et autre. » Bel engagement que les Africaines ont apprécié. Appréciation d’autant plus fondée que le protocole ordonne aux États « d’inscrire dans leur Constitution et autres instruments législatifs, si cela n’est pas encore fait, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, et à en assurer l’application effective. » Trois mots importants ici : « Constitution », « égalité » et « effective ».

La Constitution est l’arbitre le plus haut placé d’une nation. C’est celui que tous les citoyens doivent craindre et respecter. Devant lui, toutes les institutions ont l’obligation de s’incliner. Librement conçue, discutée, rédigée par les citoyens, la Constitution est adoptée après leur délibération, pour instituer l’ordre suprême national. Voilà le vrai pouvoir du peuple souverain.

Que le Protocole de Maputo prescrive « l’égalité entre les hommes et les femmes » comme obligation constitutionnelle en Afrique, fut un grand progrès continental, voire une avancée civilisationnelle. Toutes, nous avons applaudi. Restait la question de l’effectivité de l’application de cette prescription. En réalité, on en est loin. Quinze ans plus tard, nous sommes déçues.

Les femmes africaines doivent se lever, lutter. Pour que leur lutte soit efficace, elles doivent mettre de côté toutes les questions qui les divisent. En Afrique, celles-ci sont nombreuses. Ainsi, en plus de l’hétérogénéité démographique qui est elle-même source de multiples divisions, tribales notamment, il y a une foule de sujets réels ou imaginaires, qui nous jettent les unes contre les autres, dans des affrontements infinis.

Après avoir écarté ces sujets divisifs et querelles qui ne mènent à rien sinon au maintien du statu quo en défaveur des femmes, les plus conscientes parmi les Africaines doivent s’unir pour choisir une, deux ou trois causes communes. Elles devront alors inviter toutes leurs sœurs du continent à jeter leur force dans la bataille pour le triomphe des causes choisies.

Parmi ces causes, l’élimination de la violence contre les femmes. À 16 reprises, le Protocole de Maputo réprime la violence contre les femmes. Là encore, l’on peut difficilement cacher sa déception. Quinze ans après l’adoption du Protocole, le bilan des gouvernements africains sur ce point n’est point reluisant.

La médaille d’or de la cruauté contre les femmes africaines revient sans doute aux soldats de l’armée camerounaise qui ont exécuté à bout portant deux femmes et deux enfants, dont un bébé qu’une des femmes abattues portait sur le dos.

Le gouvernement camerounais, par la voix de son ministre de l’information, a d’abord nié l’horrible crime de ses soldats. Il a dit que c’était une « fake news » des opposants pour « salir le Cameroun ». Il a même prétendu que le crime n’était pas commis sur le sol camerounais par des militaires camerounais, mais plutôt au Mali par l’armée malienne.

Qu’ont dit de ce sommet de l’horreur, les femmes africaines ? Qu’a déclaré la Commission de l’Union Africaine ? Qu’ont fait les organisations féminines africaines ? Et les femmes leaders d’Afrique ? La vie a-t-elle si peu de prix dans notre continent ? Combien de temps cela durera encore ?

Dans ce numéro de votre magazine, nous vous présentons un exemple qui montre comment, sous d’autres cieux, l’on valorise la vie. Pour cela, est mobilisée, la meilleure invention de l’homme : l’avancée scientifique. Cette avancée est mise au service de la femme infertile quelle que soit la cause de l’infertilité.

La cause congénitale est la plus grave de toutes. Cas extrême de celle-ci: la naissance sans utérus. La femme qui est le sujet de l’article, était née sans utérus. Mais elle a pu mettre au monde. Miracle. Comment cela ? On lui a transplanté l’utérus d’une autre femme. C’est déjà extraordinaire. Mais, il y a plus, et cela est mirifique : l’utérus transplanté est celui d’une femme décédée. N’en disons pas plus, ici. Nous vous conseillons de vous dépêcher pour lire l’article.

Combien d’Africaines naissent sans utérus? Combien sont-elles qui, encore en âge de procréer, ont un utérus atteint d’une maladie ou un défaut qui les empêche de porter une grossesse ? Qu’offre aujourd’hui la médecine africaine à ces femmes, dans un continent où la femme infertile souffre d’une insupportable et très injuste pression sociale ? Cette pression est une forme de violence contre les Africaines. Qui en tient compte ? Comment la combattre ?

Seules les Africaines ont la réponse à ces questions. Il leur appartient de s’unir autour d’un nombre limité de causes communes qu’elles auront préalablement et souverainement choisies.

De la sorte, au lieu d’être dispersée, la puissance qu’elles exerceront en faveur de chacune des causes, sera plus grande. À coup sûr, devenues citoyennes souveraines et dignes, elles cesseront de supplier  leurs dirigeants pour qu’ils daignent appliquer le Protocole de Maputo. Elles auront transformé ces derniers en ce qu’ils n’auraient jamais cessé d’être : les servants tenus d’obéir aux Africaines. Ce qui est bien pour l’Africaine l’étant pour l’Afrique, cette transformation bénéficiera à l’ensemble de la population africaine.

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Hommes d'Afrique Magazine

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