[quote]Nelson Rolihlahla Mande le père de l’Afrique du Sud multiraciale est mor Le monde entier a rendu hommage à l’ex-préside sud-africain décédé à 95 ans.[/quote]
L ‘Afrique du Sud va désormais essayer de survivre à Mandela. Décédé le 5 décembre dernier dans sa résidence de Hougthon à Johannesburg, le premier président noir de l’Afrique du Sud postapartheid a été enterré dix jours plus tard à Qunu, le village de son enfance dans le Eastern Cape. Avant l’enterrement, en présence d’environ 5000 personnes, dont de nombreux chefs d’Etat ou de gouvernement, l’ancien président sud-africain a eu droit à plus d’une semaine d’hommage planétaire.
Mort paisible d’un géant Ce jeudi 5 décembre, il est 23h à Johannesburg lorsqu’à la surprise générale la totalité des chaines de télévision sud-africaines s’habillent d’un écran noir. Quelques instants plus tard, le président Jacob Zuma apparait, tout de noir vêtu et le visage grave. « Nelson Rolihlahla Mandela le fondateur de la République d’Afrique du Sud est mort paisiblement ce soir, entouré de ses proches et de sa famille dans sa résidence de Hougthon à Johannesburg. Notre Nation a perdu son fils le plus grand. Les drapeaux sud-africains seront en berne dans tout le pays à partir de demain matin jusqu’à son enterrement. Chers concitoyens je vous appelle à la dignité et à ce respect que Madiba incarnait lui-même. Exprimons notre profonde gratitude pour une vie vécue au service des gens de ce pays et de la cause de l’humanité. C’est un moment de profond chagrin. Nous t’aimerons toujours Madiba.» Jacob Zuma a ensuite annoncé des funérailles nationales en l’honneur de Mandela. Spontanément, et malgré l’heure tardive, des milliers d’hommes, de femmes, de toutes les tranches d’âge, sans distinction de race, ont aussitôt convergé vers la résidence de celui qui, à lui seul, constitue le socle de cette nation arc-en-ciel qu’est devenue l’Afrique du Sud.
Ils y ont déposé des fleurs; ils ont pleuré; ils se sont mutuellement essuyé les larmes. Les réactions sont également venues du monde entier. Aucun dirigeant de la planète n’est resté muet face à ce que tous qualifient de “grosse perte pour l’humanité. Dans une allocution télévisée, le président américain Barack Obama a estimé « que le monde n’est pas prêt de revoir des personnalités comme Mandela », ajoutant que «par sa farouche dignité et à sa volonté inébranlable de sacrifier sa propre liberté pour celle des autres, Mandela a transformé l’Afrique du Sud et nous a tous émus ». Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a quant à lui salué « une source d’inspiration » pour le monde. Le premier ministre britannique David Cameron a déclaré: « Mandela était un homme courageux, profondément bon ». Pour la plupart des célébrités et leaders mondiaux qui se sont promptement exprimés ce jour-là, avec la disparition de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud, perd « le pilier du combat pour la liberté reconquise et pour la réconciliation ».
Soweto, centre du monde
C’est le 10 décembre 1996 que Nelson Mandela, devenu président 2 ans plus tôt,
« On n’est pas prêt de revoir des personnalités comme lui » barack obAmA
après avoir passé 27 ans en prison, a signé la Constitution de la république d’Afrique du Sud. Et c’est, quelle coïncidence! un autre 10 décembre, 17 ans plus tard, que le monde choisit pour lui rendre son dernier hommage. Ce mardi 10 décembre 2013 donc, au Soccer Stadium de Soweto, dans la banlieue de Johannesburg, plus d’une centaine de chefs d’Etats ou de Gouvernements au milieu d’une foule de plus de 50 000 personnes, sont rassemblés, pour saluer la mémoire du héros de la lutte anti-apar- theid. Tous ont dû braver une grosse pluie qui s’est abattue sur la ville, comme si le ciel voulait lui aussi se joindre à l’hommage à Madiba.
Le temps de cet hommage universel, Soweto est devenu le centre du monde. La quasi-totalité des médias internationaux sont là, retransmettent en direct la cérémonie. Ceux qui n’ont pu avoir de place au Stadium suivent l’événement sur des écrans géants déployés un peu partout en Afrique du Sud.
L’un après l’autre, les grands du monde ont pris le micro pour rappeler comment Madiba était encore plus grands qu’eux tous.
[quote arrow=’yes’]« Vous avez été notre source d’inspiration lors de la lutte pour l’émancipation de l’Amérique du Sud »[/quote]
, a déclaré une Dilma Roussef meurtrie. A côté de la présidente du Brésil, Raoul Castro, le président de Cuba a, quant à lui, rappelé le soutien de son pays à l’ANC, au moment de la lutte contre l’Apartheid, et les qualités de combattant de Nelson Mandela. Une chose rare s’est produite lors de cette cérémonie, peut-être une première depuis la création du Cuba communiste: les présidents de Cuba et des USA se sont serré la main. Raoul Castro et Barack Obama se souriant et se saluant chaleureusement, devant les caméras du monde entier, restera comme l’un des grands moments de ces funérailles, comme une autre victoire posthume de Mandela le réconciliateur universel. Dans le même registre, l’on aura noté la participation conjointe à cette cérémonie du président François Hollande et de son ennemi, l’ex président Nicolas Sarkozy. Le temps de l’hommage à Madiba, ils ont enterré la hache de guerre et Nicolas Sarkozy a accepté l’invitation de François Hollande de l’accompagner aux funérailles de Nelson Mandela. Le président Jacob Zuma a pris l’engagement de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur: faire de l’Afrique du Sud un pays uni, qui a banni toute discrimination.
Le corps exposé à l’Union Buildings
Apres l’hommage de Soweto, Pretoria a pris le relais le lendemain 11 décembre. A l’Union Buildings, siège de la présidence sud-africaine, Mandla Mandela, 39 ans et aîné masculin des petits enfants de l’ancien président a accueilli les personnalités étrangères et sud-africaines qui ont défilé le mercredi 11 décembre devant le cercueil. Quatre gardes d’honneur de la marine nationale sud-africaine, tout de blanc vêtus, sabres abaissés se tenaient aux quatre coins du cercueil posé sur une estrade en bois ornée de fleurs, dans un amphithéâtre de plein. Le chanteur Bono, le président zimbabwéen Robert Mugabe, l’ex président américain Bill Clinton, le président ghanéen John Dramani Mahama, et Frederik W. De Klerk, le prédécesseur de Nelson Mandela ont été parmi les premières personnalités à s’incliner devant la dépouille du défunt. Ensuite, sa veuve, Graça Machel, son exépouse, Winnie Madikizela Mandela, la famille au grand complet et le président Jacob Zuma, suivi des membres du gouvernement et de la direction de l’ANC. Tous ont pu pour une dernière fois voir le visage d’un Nelson Mandela endormi à jamais puisque le couvercle de verre du cercueil a été retiré jusqu’à mi-hauteur, laissant apparaître le buste et la tête.
Le lendemain jeudi 12 décembre et cela jusqu’au vendredi 13, toute la population a été autorisée à dire Adieu au fondateur de la nation sud-africaine. C’est une foule serrée dans une queue interminable qui a défilé devant le cercueil de ‘’Tata Madiba’’. L’ultime adieu de Qunu Coups de canon, escorte militaire, hymnes religieux, chœurs d’enfants. Voici l’ambiance des funérailles de Nelson Mandela le dimanche 15 décembre à Qunu, le village de son enfance. Avant que le prix Nobel de la paix ne soit inhumé, dans une relative intimité familiale, près de 5000 personnes se sont recueillies pendant deux heures, de 8H à 10H, sous le dôme dressé pour la circonstance dans la propriété du défunt. Dans cet espace ou étaient rassemblés la famille du défunt, le gouvernement sud- africain, les leaders de l’ANC, l’ex président Thabo Mbeki, ainsi que des personnalités internationales dont, le Prince Charles d’Angleterre, l’ex-président zambien Kenneth Kaunda, la célèbre présentatrice américaine Oprah Winfrey, les hommages à Mandela se sont poursuivis à la lumière de 95 cierges marquant l’âge du défunt. Dans une brève allocution d’ouverture, la présidente de l’ANC Bakela Mbete a salué en Mandela l’homme qui a « tiré le pays de l’asservissement, vers l’Afrique du Sud d’aujourd’hui ».
A sa suite c’est son vieil ami et camarade de lutte Ahmed Kathrada qui a exprimé sa douleur: «j’avais vu à l’hôpital un homme impuissant et réduit à l’ombre de lui-même et l’inévitable s’est produit” .Vous avez été notre source d’inspiration de la lutte pour l’émancipation de l’Amérique du Sud » Dilma Roussef Le vieil homme crispe l’émotion du public quand, entre deux sanglots il déclaré d’une voix saccadée: Ma vie est face à un vide! Et je ne sais plus vers qui me tourner. L’une des petites filles du défunt, Nandi Mandela, a détendu l’atmosphère en revenant sur les qualités de conteur de son “tatamkhulu” (grand-père): «Il préférait les histoires qui lui permettaient de se moquer de lui-même », mais il était « aussi un grand-père strict, attaché à la discipline, qui nous préparait à la vie. » Des dirigeants africains, notamment la présidente du Malawi Joyce Banda, ont évoqué la manière dont « tout le monde tombait amoureux de Mandela », sous les applaudissements de l’assemblée. Apres quoi les 450 personnes autorisées à assister à l’inhumation de Nelson Mandela se sont rendues dans l’enceinte de la propriété de Qunu pour les cérémonies d’usage et la mise en terre qui s’est faite à l’abri des cameras. Premier président noir de son pays, de 1994 à 1999, Nelson Mandela a été hospitalisé du 8 juin au 1er septembre 2013 pour une rechute d’une infection pulmonaire et probablement d’autres complications. Il est décédé le 5 décembre 2013, alors qu’il était toujours au service des soins intensifs. Après dimanche à Qunu, les hommages se sont poursuivis à Pretoria le lundi 16 décembre, où le président Jacob Zuma a dévoilé une statue géante de Nelson Mandela qui trône désormais dans les jardins de l’Union Buildings. Mireille Patricia Abie.
Mireille Patricia Abie.