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March 28, 2024
POLITIQUE RELIGION

« La crise en République Centrafricaine échappe à tout contrôle »

  • mars 15, 2014
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« La crise en République Centrafricaine échappe à tout contrôle »

 

CRISE CENTRAFRICAINE: PR NTUMBA LUABA, SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA CIRGL

[quote]RDC, Soudan du Sud, République Centrafricaine. Tous ces pays de la région des Grands Lacs sont secoués par des crises armées. En Centrafrique tous les voyant sécuritaires sont au même au rouge. Le Pr Ntumba Luaba, Secrétaire Exécutif de La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) nous explique les particularités de ses différentes crises.[/quote]

[box type=’error’]Vous êtes venu pour le 22ème sommet de l’UA et à ce sommet, la question de la sécurité dans la région des Grands Lacs a été évoquée. . Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?[/box]

En RDC nous avançons, parce que vous savez que les Forces armées congolaises (FARDC), ont pu mettre fin à la rébellion du M23 avec le concours de la brigade spéciale de la Monusco. Maintenant il y a des actions armées contre les autres milices sur place. Donc en RDC il y a quand même de l’espoir qui pointe à l’horizon. Je pense que dans les deux années à venir nous allons pouvoir en finir avec les forces négatives et les groupes armés dans l’est de la RDC, et nous occuper des problèmes de développement. Pour ce qui de la situation au Soudan du Sud, je viens de là.

Fin décembre, j’ai été et j’ai rencontré toutes les autorités du Sud-Soudan. J’ai rencontré la Ministre de la Défense, le Ministre des Affaires Etrangères ainsi que le Président Salva Kiir. Fondamentalement il apparaît que la crise actuelle est le résultat d’un conflit de leadership au sein du parti présidentiel. Ils ne se sont pas entendus sur les problèmes de successions et Riek Machar a préféré prendre les armes. Et il y a une partie de l’armée d’où cette guerre. Ce n’est pas un problème inter-ethnique comme les gens tentent de le faire croire même s’il est vrai que les Dinka suivent le président Salva Kiir et les Nuer Riek Machar. C’est une instrumentalisation des ethnies. Mais on espère qu’avec la médiation de l’IGAD et de l’Union Africaine, et les dialogues et négociations en cours, nous trouverons une solution à ce problème et ça ne va pas se transformer en guerre civile. En République centrafricaine vous savez que la situation est très complexe.

Personne en réalité ne contrôle le terrain. Et c’est ce qui est très très difficile. Mais on espère que les choses vont s’améliorer avec le renforcement de la Misca, ainsi que l’engagement de l’Union Européenne qui va aussi envoyer des militaires aux cotes des militaires français qui sont déjà sur place et surtout avec la désignation de Mme Catherine Samba-Penza. C’est la première fois qu’en Afrique Centrale on a une femme Chef d’État, on espère qu’on aura la paix.

[box type=’error’]Pensez-vous que le changement à la tête de la Centrafrique était la vraie solution à cette crise apparemment assez compliquée ?[/box]

Michel Djotodia ne contrôlait plus rien. Il ne contrôlait même pas ces propres hommes. Ils étaient divisés en plusieurs tendances et il fallait bien prendre des mesures urgentes devant ce chaos. Mais la situation est difficile et complexe, c’est presque incontrôlable. Je crois que la première chose à faire c’est de contrôle et stabiliser Bangui. Pour ma part, je ne crois pas qu’il s’agit fondamentalement d’une guerre de religion entre chrétiens et musulmans. Je crois qu’ils ont été tout simplement instrumentalisés par les leaders politiques qui ont voulu créer le chaos afin de mieux tirer profit de cette situation. La preuve est qu’il y a des musulmans qui ont accueilli des catholiques et vice-versa. Et il y a l’Imam et l’Archevêque de Bangui qui viennent de faire une tournée en Europe pour la paix.

[box type=’error’]Pourtant il y a des voix qui dénon- cent le fait que l’UA ne va pas au- delà des simples condamnations. Qu’en dites-vous ?[/box]

Il faut reconnaître que nous avons un problème de moyens. Vous voyez que lorsqu’on veut envoyer des forces en République centrafricaine, il faut recourir à l’extérieur. Il faut de l’Union européenne intervienne, il faut cher- cher auprès des puissances extérieures. Mais cette fois-ci notons quand même que l’Algérie et même l’Angola ont pu mettre à disposition des avions pour le transport des troupes. De plus en plus quand même il y a une volonté mais il y a un problème de moyens logistiques et financiers.

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Hommes d'Afrique Magazine

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