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April 19, 2024
POLITIQUE

Marche blanche du 22 septembre 2020 Maurice Kamto réveille son sommier occidental

  • septembre 26, 2020
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Marche blanche du 22 septembre 2020 Maurice Kamto réveille son sommier occidental

La marche de protestation organisée par une plateforme de 7 partis politiques et de plusieurs organisations de la société civile dirigée par Maurice Kamto a permis d’éveiller une certaine pression occidentale sur le régime de Yaoundé.

Herman Jay Cohen, ancien sous-Secrétaire américain en charge de l’Afrique, un prédécesseur de Tibor Nagy, appelle à la démission du Président Paul Biya. Sur son compte Twitter, le diplomate américain, très intéressé depuis plusieurs mois par la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest Cameroun (dites anglophones), déclare « les manifestations populaires anti-gouvernementales se sont étendues de l’ouest anglophone du Cameroun jusqu’aux rues de la capitale Yaoundé. Le Président Biya devrait suivre l’exemple donné par l’ancien Président Bouteflika de l’Algérie et prendre sa retraite avec la dignité et l’estime d’un âge avancé ».

Autre déferlante venue de l’international, mais cette fois proche du camp Kamto, c’est celle de l’avocat et  international Robert Amsterdam du cabinet Amsterdam & Partners LLP. Sur son compte Twitter le 22 septembre, celui qui avit réjoint l’équipe de conseil de Maurice Kamto et du MRC 48 heures avant la marche, affirme « la dictature de Biya est parfaitement consciente de sa propre illégitimité. Je ne vois pas d’autre explication à la raison pour laquelle les militaires ont stationné un char et pointent leurs armes sur le domicile de Maurice Kamto pour l’empêcher de quitter son domicile ». Toute la journée du 22 septembre et même après, l’avocat international a relayé des images et des vidéos des manifestations. Il n’a pas manqué de mettre en évidence des morts et des blessés. Robert Amsterdam qualifie de « colonialisme interne » comme en « Ouganda et Tanzanie » la réaction de l’Etat face aux manifestants. Le cabinet Amsterdam & Partners LLP a rédigé une lettre ouverte au président Paul Biya dans laquelle elle tient le régime pour responsable des violations des droits de l’homme. Il indique d’ailleurs qu’au terme de la collecte des données et informations, il y « aura des conséquences, y compris potentiellement des sanctions individuelles ».

Si ce n’était que là l’objectif des marches dites pacifiques, eh bien, on peut conclure qu’il aura timidement été atteint. La marche nationale d’appel au départ du président Paul Biya et à l’annulation des élections régionales s’est tenue sur une infime partie du territoire camerounais le 22 septembre dernier. Elle était l’initiative du président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, principal opposant au régime de Paul Biya. Il a été soutenu par 6 autres formations politiques d’opposition et plusieurs organisations de la société civile.

Littoral du Cameroun en fumé        

A l’évaluation, la marche n’aura pas tenue la promesse de la grogne sur les réseaux sociaux. Contenues à Yaoundé par le déploiement dissuasif des forces de sécurité, Douala aura été le principal foyer de manifestation. Dans la capitale économique, les activités économiques ont été mises en berne. Plusieurs supermarchés et boutiques ont fermé. Les activités informelles (ventes de toute sorte) qui envahissent souvent les points chauds de la ville ont disparu le 22 septembre. Tout simplement parce que dans des quartiers populeux comme Ndokoti, Grand-Moulin, Cite-sic, Fin barrière ESSEC, Bepanda, Ancien-Chococam, réputés comme chauds, des colonnes de manifestants ont justement  été dispersés par les forces de l’ordre. Ces points, comme le montrent ces images, ont été le théâtre des tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Ces dissuasions policières ont permis de disperser les manifestants. Certains ont embarqués tenus à respect par la force, embarqués de force à bord dans les voitures « sans payer »  de la police et de la gendarmerie. Douala avait des allures de Ghost Town par endroits et de Far West dans d’autres.

Dans le Moungo principalement à Nkongsamba, autre département situé dans cette région du littoral, des traces de manifestations auraient été enregistrées. Selon le parti de Maurice Kamto, des responsables du MRC y ont été illégalement séquestrés à leurs domiciles. Plusieurs retenus et certains déportés à la police judiciaire à Douala, apprend-on.

Outre le littoral, deux autres régions ont connu des affrontements : à Bafang, chef-lieu du département du Haut-Nkam, situé dans la région de l’ouest, les affidés de Maurice Kamto ont demandé au chef de l’Etat de rétablir la paix dans les régions anglophones.

A Bamenda, chef-lieu de la région du nord-ouest grièvement impactée par les menées des indépendantistes ambazoniens, la marche s’est déroulée sous les yeux des éléments des forces de sécurité. Aucun incident signalé.

Pour le MRC, 589 personnes (manifestants ou non) ont été interpellées, blessés ou tués. Le gouvernement camerounais, pour sa part n’a toujours pas fait de rapport sur la journée. Les chiffres officiels restent donc attendus.

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Hommes d'Afrique Magazine

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