«Nelson Mandela a beaucoup fait pour le développement de la statistique»
Pali Jobo Lehohla, directeur de la statistique en Afrique du sud
Nelson Mandela, le premier président de l’Afrique du Sud post-apartheid est mort au moment même où votre pays reçoit la réunion des statisticiens africains. Quel est votre sentiment ?
C’est une journée de grande tristesse parce que Nelson Mandela a beaucoup fait pour le développement de la statistique en Afrique Sud. Lorsqu’il est arrivé à la tête du pays à partir de 1994, il nous a donné une ligne directrice. Il nous a fait comprendre la nécessité de la statistique comme facteur indispensable de la démocratie, la responsabilité du statisticien dans le renforcement de la démocratie. Le message qu’il a délivré en juillet 1998 est toujours d’actualité parce qu’il nous a expliqué l’importance du statisticien pour la démocratie. Et son message n’était pas seulement adressé aux Sud-Africains, mais à toute l’Afrique. Il nous a expliqué que les statisticiens sont les techniciens indispensables sur lesquels les politiciens doivent s’appuyer pour le développement de l’Afrique.
Ce discours de 1998 était une somme de directives et de recommandations. Comment comptez-vous les mettre en application ? Les statisticiens africains se doivent d’être le porte-flambeau du développement et de la démocratie et du bien-être des populations africaines. Nelson Mandela est décédé et c’est une grosse perte pour nous. Parce qu’il a beaucoup fait pour nous. Il a lutté pour la libération des Africains.
Mais, nous devons célébrer sa vie. Le sort a voulu qu’il meure pendant que nous sommes à cette rencontre des statisticiens africains. Nous devons donc conserver son message comme un héritage, comme la ligne directrice de nos travaux pour la promotion de la statistique en Afrique. La question que nous devons nous poser sera donc de savoir comment allons-nous mettre cet héritage à profit pour l’unité et la prospérité de l’Afrique. Notre responsabilité sera donc par exemple d’œuvrer pour que les enfants d’Afrique aient la certitude qu’ils pourront aller à l’école et avoir accès à l’éducation. Il faudra que les enfants qui sont nés en 2013, année de la disparition de Madiba, aient l’assurance d’une vie de qualité et prospère. L’assurance d’aller à l’école et d’avoir plus tard du boulot.
Voici le message et l’héritage que Madiba nous a légué. Voici la responsabilité qu’il nous a laissée. J’ai eu la chance d’être là ,lorsqu’il délivrait ce message en juillet 1998. J’étais encore avec lui à Qunu lorsque nous avons démarré ce programme.
C’est une marque indélébile de considération et d’encouragement pour la communauté des statisticiens. Il nous a démontré l’importance des règles de transparence dans la construction d’une société démocratique et prospère. Au moment où il quitte ce monde, les statisticiens africains sont en réunion ici en Afrique du Sud.
Mais, au-delà de cela nous avons désormais une plate-forme de discussions et de travail pour identifier ce que nous avons à faire pour la construction et la promotion de la démocratie en Afrique.
Propos recueillis par Mireille Patricia Abié