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April 19, 2024
OPINION

PLAIDOYER POUR LA MARQUE ET LA DESTINATION “AFRIQUE”

  • avril 16, 2014
  • 4 min read
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PLAIDOYER POUR LA MARQUE ET LA DESTINATION “AFRIQUE”

Les Africains prennent- ils enfin conscience de l’importance économique et sociale du tourisme? Alors qu’il est l’un des plus beaux continent du monde, qu’il possède des sites parmi les plus accueillants de la terre, le berceau de l’humanité a jusqu’ici générale- ment négligé son tourisme. A quelques rares exceptions, confinées dans des pays d’Afrique du nord, d’Afrique de l’Est et des îles, le tourisme reste une activité marginale en Afrique. Pourtant le tourisme est, selon les chiffres du rapport 2014 de l’Organisation Mondiale du Tourisme, la première industrie au monde. Avec les voyages dont il est le principal moteur, le tourisme représente 9,5% du PIB mondial. De plus, le tourisme est le plus grand employeur du monde: un sur onze emplois dans le monde est exercé dans ce secteur. Par ailleurs, 4,4% des investissements du monde sont réalisés dans ce secteur qui de surcroît représente 5,4% des exportations mondiales.

Ce qui rend le tourisme encore plus exceptionnel et le place au-dessus de tous les secteurs économiques, c’est qu’à l’échelle mondiale, c’est une industrie qui ignore la crise. Depuis le début de la crise en 2008, elle n’a cessé de croître. Toujours avec les voyages, le tourisme a ainsi vu sa contribution au PIB mondial progressé de 3,1% en 2013, progression plus forte, pour la troisième année consécutive que la croissance économique. En valeur absolue, ces chiffres donnent le tournis: les voyages et le tourisme ont, en 2013 généré 7700 milliards de dollars US de chiffre d’affaires, employant 266 millions de personnes, recueillant 754 milliards US d’investissements et contribuant aux exportations à hauteur de 1300 mil- liards de dollars US. L’on ne peut alors que s’interroger sur les causes de l’incapacité d’une majorité de pays africains à tirer eux-aussi profit de cette extraordinaire et insolemment croissante manne touristique. Si le tourisme en Afrique représente 8,5% du PIB de ce continent en 2013, la relative étroitesse du PIB africain souligne la relative faiblesse du tourisme africain, dans la compétition mondiale du tourisme.

Le tourisme est en effet un secteur très concurrentiel, au niveau national, régional ou même local, à l’intérieur d’une même ville.

[quote arrow=’yes’]S’il existait un lieu paradisiaque au monde, les Iles Seychelles seraient un bon candidat à ce titre.[/quote]

Ce n’est donc pas une surprise que les ministres africains du tourisme aient choisi Seychelles pour leur première rencontre qui est une véritable nouveau- té, en même temps un signe clair que les responsables du tourisme en Afrique ont déci- dé de prendre sérieusement les choses en main. Durant deux jours, les 13 et 14 mars dernier, ces ministres ont durement bossé pour poser les bases d’un rapide développement du tourisme en Afrique. Ministre Seychellois du tourisme et de la culture, Monsieur Alain Saint-Ange a ouvert les travaux ce que l’histoire retiendra comme la première session ministérielle de travail sur le tourisme organisée par l’Union Africaine.

Et il faut rendre hommage aux autorités de Seychelles qui dès juin 2013, ont attiré l’attention de toute l’Afrique et en particulier celle de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine alors en visite aux Seychelles, sur les multiples atouts non exploités du tourisme africain. La cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence du ministre seychellois des affaires étrangères, M. Jean- Paul Adam. Etaient aussi présents: le Commissaire de l’Union Africaine en charge de l’infrastructure et de l’énergie, Dr Elham M. A. Ibrahim, ainsi que de nombreux ministres africains du tourisme, dont celui d’Afrique du Sud, M. Martinus Van Schalkwyk et celui du Gabon, M. Régis Immongault, qui en plus du tourisme a en charge l’industrie et les mines de son pays.

Alain St-Ange a exhorté ses collègues ministres à travailler afin que “l’Afrique augmente sa part, actuellement maigre, et qui ne représente que 5% du milliard d’arrivées de visiteurs internationaux qui chaque année franchissent les frontières”. Puis, dans un ton encore plus militant et panafricaniste: “Nous Africains, devons-nous entendre pour accroître notre gâteau touristique. Nous devons rendre la destination Afrique plus visible, plus reconnue comme région touristique. Nous avons besoin de la marque “Afrique”. Une marque visible dans les salons internationaux de tourisme. Faisons du tourisme une industrie majeure pour l’Afrique”.

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Hommes d'Afrique Magazine

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