Afrique : financement des infrastructures
Le président de la République démocratique fédérale Ethiopienne invite tous les pays africains à s’engager sur le projet PIDA.
Taye Atske Selassié, le président de la République démocratique fédérale de l’Ethiopie a lancé cet appel le 26 novembre 2024 au cours de la cérémonie officielle d’ouverture de la 8eme édition de la Semaine du PIDA qui se tient au siège de la Commission de l’Union Africaine à Addis-Abeba en Ethiopie du 25 au 29 novembre 2024 sur le thème : « Promouvoir des infrastructures résilientes et inclusives pour une croissance durable en Afrique : tirer parti de l’intégration financière régionale ».
Parmi les mesures prescrites il recommande la recherche des partenaires devant soutenir le PIDA, l’amélioration de la connectivité infrastructurelle via des solutions innovantes et novatrices moins couteuses et très rapide, favoriser la volonté politique et d’avoir un engagement politique régionale, favoriser le développement du commerce numérique. « Ensemble, nous transformons le récit de notre continent en posant les bases de la prospérité, de la connectivité et de la résilience. La transformation structurelle de nos économies, telle qu’elle est envisagée dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, exige des infrastructures modernes, résilientes et inclusives.
L’Afrique perd environ 37 milliards USD à cause de l’inactivité de sa jeunesse, les femmes représentant une part disproportionnée de cette perte. Une réduction du chômage féminin de seulement 1 % pourrait générer près de 20 milliards USD de revenus annuels. 61,1 % des travailleurs en Afrique subsaharienne vivent avec moins de 2 USD par jour, ce qui souligne l’urgence de créer des opportunités d’emploi décentes et inclusives. Les infrastructures résilientes et inclusives sont essentielles pour combler ces lacunes et lutter contre la pauvreté », a déclaré Moussa Faki Mahamat le président de la Commission de l’Union Africaine.
Aussi a-t-il poursuivi : « La stimulation d’une croissance durable exige la requalification des infrastructures comme une classe d’actifs capable d’attirer des financements diversifiés. D’où la nécessité de mise en place de nouvelles approches de financement, mobilisant des fonds publics et privés, notamment les fonds de pension et les banques commerciales africaines, ainsi que les banques multilatérales de développement. La contribution de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui est un pilier fondamental pour promouvoir l’intégration régionale et la croissance inclusive n’est pas à négliger. Avec la population africaine évaluée à 1,2 milliard d’habitants, qui devrait 2,5 milliards d’ici 2050, la ZLECAF est un levier transformateur pour le développement durable. Une transformation qui passe par le PIDA un programme phare de l’Agenda 2063 dont l’une des ambitions est le développement des infrastructures transfrontalières qui favorisent l’intégration et la durabilité ».
La question de recherche de financement est sur toutes les lèvres des participants des différentes sessions. Le rendez-vous qui a démarré le 24 novembre dernier par un atelier à l’intention des médias à l’initiative de l’Agence de Développement de l’Union Africaine AUDA-NEPAD et la CUA organisateurs du PIDA Week 2024, se poursuit par différentes sessions. Au -delà des financements traditionnels, les intervenants soulignent l’importance du renforcement du partenariat secteurs public et privé comme condition sine qua non pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’UA. Le faible taux d’accès à l’eau et à l’électricité, le changement climatique, l’économie verte cause du changement climatique meublent les débats en plus de l’insuffisance des centres de données (une centaine pour le continent dont 25 pour l’Afrique du Sud).
La contribution du PIDA depuis sa création en 2015 est indéniable : 1600.000 emplois selon Nardos Bekele-Thomas le CEO de l’AUDA-NEPAD. Se référant au rapport de la première décennie d’implémentation, elle soutient que le PIDA est à l’origine de la création de 16000.000 emplois directs et indirects. Plus de 30 millions de personnes ont eu accès à l’électricité, des routes, des chemins de fer ont été améliorées, ce qui a contribué à l’accroissement du Commerce intra-africain (16%).Le secteur de l’eau n’est pas des moindres avec la construction des infrastructures de stockage au profit de l’agriculture et du commerce. Plus de 16,0000 km de routes et 4,000 km de chemins de fer ont été créés .Le PIDA a aussi apporté une contribution significative pour la transformation digitale de l’Afrique, par l’augmentation du nombre de pays ayant accès à la connectivité digitale.
Besoin de 1000 milliards de dollars US
Pour remédier à la faible contribution du secteur privé au financement du PIDA (3%), la Commissaire chargée des infrastructures à l’UA,Abou -Zeid a souligné qu’ « il est crucial d’examiner la raison de ce déficit et explorer des potentielles solutions devant permettre d’améliorer la contribution du secteur privé. Il est important de déployer tous les efforts afin de mobiliser les ressources publiques ». Abondant dans ce sens, Dr Claver Gatete, le Secrétaire Exécutif de la CEA indique que :« Près de 40% de population n’ont pas accès a l’eau potable ,70% pas accès à l’électricité. Ce qui explique la mise sur pied du programme de renforcement capacité ayant pour but d’explorer des stratégies efficaces ».
Pour financer les infrastructures africaines dont le besoin se chiffre à 1000 milliard US, la coordination effective régionale, le renforcement du partenariat public-privé sont indiqués. Le manque de financement pour le développement des infrastructures, le faible accès à l’eau potable et électricité, obligent le continent à opter pour la diversification de partenariat. La Semaine du PIDA offre l’occasion aux parties prenantes d’explorer les mécanismes de financement innovants sous le leadership du Premier Ministre Ethiopien Abiy Ahmed engagée pour le développement de l’économie verte dont la contribution à la lutte contre le changement climatique est remarquable en Ethiopie. Selon Alemu Sime ministre des Transports et de la Logistique président du Comité ministériel en charge des infrastructures, « Le changement de récit s’impose. Il faut mettre l’accent sur les secteurs public et privé. Nous devons renforcer l’appropriation nationale des projets PIDA .L’Afrique doit travailler pour le développement de l’économie verte et garantir la résilience des infrastructures au changement climatique, embrasser secteur digital ».
Rappelons que depuis la création du PIDA en 2015 création, la Semaine du PIDA est devenue une plateforme importante, un espace vital de recherche de financements transformateurs recherchés. 69 projets transformateurs du PIDA PAP 2 ont été approuvés par les décideurs africains pour enveloppe de 169 milliards de dollars US. Grace au PIDA, 30 millions de personnes ont accès électricité , la pénétration haut débit est à plus de 25%, plus de 160 mille emplois directs /indirects ont été créés.
Raison pour le Dr Amani Commissaire UA en charge des Infrastructures reconnait que la Semaine du PIDA a relevé lors d’une session que « la Semaine du PIDA est l’occasion d’examiner les opportunités devant nous permettre de nous engager d’avantage au PIDA. Ce catalyseur de l’agenda 2063 est une priorité du Gouvernement. Le PIDA financé à 3 % par le secteur privé, ambitionne d’interconnecter l’Afrique dont le poids de la croissance démographique pèse sur les infrastructures ».Les bonnes nouvelles se signalent. Le ministre Ethiopien des transports et de la Logistique a l’occasion d’une session tenue ce 26 novembre, a annoncé pour bientôt le passage aux voitures électriques afin de réduire la consommation.
« En 2027 on aura de véhicules essentiellement électriques, la seule émission qu’on laisse est l’émission de carbone, les usines d’assemblage s’ouvrent d’avantage. Nous allons commencer d’exporter les véhicules électriques vers les pays voisins. Nous sommes sur la bonne voie .L’avenir va être confortable pour promouvoir l’électromobilité. Mon pays a été engagé pour la promotion de l’énergie verte». Parmi les 1000 participants du PIDA Week, l’on note la présence nombreuses entreprises (ETHIO-DJIBOUTI RAILWAY, the Reliable SHIPPING and Logistics Services une entreprise spécialisée dans le transport maritime, des organisations féminines africaines …
Joseph Kapo, envoyé spécial à Addis-Abeba