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November 21, 2024
POLITIQUE

Au bord de la rupture ?

  • janvier 10, 2014
  • 4 min read
  • 591 Views
Au bord de la rupture ?

SUD SOUDAN

Au bord de la rupture ?

L’échec d’une tentative de coup d’État au Sud Soudan a plongé le plus jeune État africain au bord d’une crise aux relents ethniques. Le Secrétaire général du conseil de Sécurité a appelé à un renfort des casques bleus pour protéger les civiles alors que les chancelleries occidentales ont évacué leurs ressortissants du pays. L’Union africaine menace de sanctions ciblées les auteurs de violence. .

Tout doucement, le Sud Soudan bascule dans la guerre civile. Les violences qui ont débuté dans la nuit du 16 décembre auraient fait plus de 500 morts en trois jours. Le gouvernement a dénoncé une tentative de putsch de l’ancien vice-président Riek Machar. Ces combats sont sur- venus dans un contexte de désaccords profonds au sein du parti SPLM, qui ont éclaté au grand jour lorsque le président Salva Kiir avait, fin juillet 2013, démis de ses fonctions le vice-président Riek Machar, ainsi que le Secrétaire général du parti, Pagam Amun. Avec le soutien d’une partie de l’armée et de l’ancien chef de guerre Peter Gadet, Riek Machar et ses hommes ont occupé la ville de Bor, reprise par les forces fidèles à Salva Kiir et contrôleraient l’État clé d’Unité, centre névralgique de la production pétrolière dont le pays dépend énormément. Le conflit a vite dégénéré en crise ethnique entre les Dinkas Dunkas, ethnies du président Kiir, majoritaires et les Nuers, deuxième ethnie du pays. Ces derniers, soutiens du vice-président, accusent le président et son ethnie de confisquer l’argent du pétrole tiré de leurs terres et de mal redistribuer la rente pétrolière. L’économie du Sud Soudan est essentiellement dépendante du pétrole dont le pays produit 190.000 barils par jour. Entre les mois d’avril et d’octobre 2013, 1,3 milliard de dollars sont rentrés dans les caisses de l’État, soit 85 % de ses recettes. Le pays étant enclavé, il est obligé de faire transiter son pétrole par des oléoducs soudanais et par le terminal pétrolier de Port-Soudan. « Mais le pays est lourdement endetté. Il a dû emprunter 1,5 milliard de dollars sur les marchés financiers parce qu’entre janvier 2012 et mars 2013, les exportations de pétrole avaient cessé en rai- son de la mésentente avec le voisin du nord – le Soudan – qui avait fermé ses oléoducs. Une nouvelle paralysie de l’exploitation pétrolière affecterait bien sûr durablement cette économie encore balbutiante », explique un expert des deux Soudan.

Plus de Casques bleus

La situation sécuritaire et sociale du pays s’est considérablement dégradée. Plus de 20.000 personnes sont réfugiées dans les camps de l’ONU. Un chiffre qui ne cesse de croître. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, a sollicité l’envoi de 5 500 soldats et 423 policiers supplémentaires, qui s’ajouteront aux quelque 7 000 Casques bleus et 700 policiers de la Minuss. « Sur le terrain, la situation continue de dégénérer et des centaines de milliers de personnes risquent d’avoir très vite besoin d’aide », a mis en garde l’ONU, qui prédit « une augmentation massive des besoins » humanitaires à court terme». Des témoins ont raconté la violence des combats et la brutalité des forces gouvernementales. Les exécutions sommaires ont fait plus des centaines de victimes et des hommes armés tueraient juste par appartenance ethnique selon ces derniers. Malgré le renfort prévu (et qui a commencé) des Casques bleus, le Président du Conseil de sécurité, Gérard Araud, a prévenu : le renforcement ne produira pas de miracle. «Soyons clairs, les Nations unies, qui ont à peu près 4 000 combattants, qui pourraient en avoir 9 000, ne pourront absolument pas protéger les civils au Soudan du Sud, étant donné la taille du pays ». L’objectif des Nations Unies est de sécuriser les bases et points stratégiques du pays. Pour la représentante des États-Unis, Samantha Power, l’avenir du plus jeune État au monde est « en jeu ». L’Union africaine menace les responsables des violences. Le président kenyan Uhuru Kenyatta, le premier ministre éthiopien et des dirigeants ont entamé des négociations avec les deux rivaux. Un cessez le feu et le début de négociations directes entre les protagonistes est souhaité.

AFO

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Hommes d'Afrique Magazine

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