COP29 : une « COP de la trêve » en novembre 2024
La 29e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29), qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, ambitionne d’être une « COP de la trêve ». Sa présidence, assurée par le pays hôte, lancera un appel à un cessez-le-feu mondial d’un mois.
Yalchin Rafiyev, vice-ministre des Affaires étrangères de la République d’Azerbaïdjan et négociateur en chef de la COP29 a déclaré que « Cette initiative s’inspire de la trêve des Jeux olympiques ». Yalchin Rafiyev a fait cette déclaration lors d’un événement organisé à Bruxelles le 10 juillet 2024 dernier par l’ambassade d’Azerbaïdjan, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
L’appel à une trêve n’est pas « seulement destiné à promouvoir la paix ». Il est aussi motivé par le fait que « les activités militaires sont la source de 5 à 6 % des émissions mondiales », a t- il ajouté,
La réunion organisée à Bruxelles a permis à l’Azerbaïdjan de présenter sa vision, en tant que pays hôte de la prochaine COP qui a pour thème ; « COP29 : Renforcer l’action climatique via l’ambition, la mise en œuvre et l’inclusivité ».
Obligations des pays avant la COP29.
« Pour renforcer l’ambition et permettre l’action », les pays sont encouragés, par le biais d’ateliers, à soumettre leurs plans dès que possible, avant la COP.
La date limite pour les Contributions déterminées au niveau national est fixée à février 2025, et les rapports biannuels de transparence au 31 décembre 2024. Mais les pays sont encouragés à soumettre leurs plans, y compris leurs plans nationaux d’adaptation, avant la prochaine COP, afin de « créer une dynamique à suivre ».
Nouvelle vision pour le financement de l’action climatique.
Rappelons qu’en 2009, les pays développés ont accepté de mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement. Mais à partir de la COP29, cet objectif prendra une nouvelle tournure afin de mieux traiter les questions liées au changement climatique.
Un nouvel objectif de financement climatique devrait être formalisé lors de la COP29 à Bakou, selon les organisateurs. Le nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) sera fixé à partir d’un plancher de 100 milliards de dollars, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement, déclare les mêmes sources.
Ce nouvel objectif, selon nos sources, pourrait atténuer certains des problèmes qui sous-tendent l’objectif de 100 milliards de dollars, que les pays développés n’ont pas réussi à atteindre en 2020 et 2021.
« Cette étape majeure, attendue à Bakou, fait partie de nos priorités de négociation », a déclaré Yalchin Rafiyev. Des divergences de vues subsistent entre les parties, mais « c’est le moment de vérité pour la communauté climatique internationale et l’Accord de Paris. Si nous adoptons cette décision, les parties et en particulier les pays en développement auront renforcé leur confiance dans l’architecture climatique internationale », ajoute Yalchin Rafiyev. Plusieurs discussions autour de cette question auront lieu dans les mois à venir.
L’Accord de Paris sur les marchés du carbone, que dire l’Article 6 ?
« Il s’agit du deuxième résultat majeur attendu de la COP29, a souligné le vice-ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan. Le chiffre d’affaires actuel des marchés du carbone est de l’ordre de 2,2 à 2,5 milliards de dollars.
Si ce marché est mis en œuvre comme souhaité, ce chiffre peut être multiplié, apportant ainsi des contributions supplémentaires au financement mondial de la lutte contre le changement climatique. »
« Des progrès tangibles ont été réalisés à Bonn », a ajouté Yalchin Rafiyev. Du 3 au 13 juin 2024 dernier, lors de la conférence sur le climat de Bonn, les délégations nationales ont repris les négociations officielles sur les marchés du carbone et l’article 6 de l’Accord de Paris, pour la première fois depuis l’échec des discussions sur ce sujet lors de la COP28.
Que peut-on attendre de la COP29 ?
Au total 14 initiatives seront débattues au cours de ce grand rendez-vous mondial sur le climat en novembre 2024 prochain à Azerbaïdjan. Outre un appel à une trêve mondiale, la présidence de la COP29 entend lancer 13 autres initiatives. Parmi elles, des « corridors et zones d’énergie verte », l’hydrogène propre, le stockage d’énergie verte, ou encore l’accélération de l’action climatique dans le tourisme.
Un « Fonds d’investissement climatique pour l’avenir » sera lancé, afin d’impliquer davantage le secteur privé dans le financement de l’action climatique et de la transition dans le monde en développement.
La prochaine COP devrait être « celle du possible », a déclaré Jacob Werksman, conseiller principal à la direction générale de l’action pour le climat de la Commission européenne. « Il s’agit avant tout d’assurer notre financement, et nous devons entreprendre une transition pour abandonner les combustibles fossiles », a-t-il affirmé.
Pour Georges van Montfort, directeur adjoint du bureau de représentation du PNUD à Bruxelles, « l’objectif de 1,5° est encore possible, mais pas pour longtemps », a-t- il souligné avant de conclure ceci : « Nous devons saisir l’occasion et agir maintenant ».
Ferdinand GADE