Guinée : Massacre de 2009
Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte coupable de crimes contre l’humanité.
20 ans de prison, c’est le verdict retenu le 31 juillet 2024 par le tribunal de Conary contre l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara dans le procès historique du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Dirigeant la junte à cette époque, le capitaine Moussa Dadis Camara, et ses co-accusés répondaient des charges de crimes d’assassinats, violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations.
C’est un procès historique qui a été diffusé quotidiennement sur la chaine de la télévision nationale et sur YouTube. La justice Guinéenne a déclaré le mercredi 31 juillet 2024, l’ex-Chef d’Etat Dadis Camara coupable de crimes contre l’humanité pour des faits survenus le 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry, où une centaine de personnes ont été tuées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition. Il a écopé de 20 ans de peine d’enprisonnement. Sept autres accusés à des peines s’élevant jusqu’à la prison à perpétuité par le tribunal de Guinée.
“Il convient de déclarer Moussa Dadis Camara coupable de crimes contre l’humanité sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique”, a déclaré Ibrahima Sory II Tounkara, président du tribunal.
Vêtu d’un boubou vert et blanc, Moussa Dadis Camara était face aux juges à l’audience qui a commencé en début d’après-midi au tribunal de Conakry le 31 Juillet où les forces de l’ordre ont été déployées massivement. Dix autres des douze accusés au Total dans ce massacre et Dadis Camara étaient aussi présence à ce procès. Le douzième est toujours en fuite depuis son évasion de son lieu de détention en novembre 2023. Il s’agit de Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle en 2009.
Le douzième, Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle en 2009, est toujours en fuite depuis qu’il a quitté son centre de détention en novembre 2023.
Selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU dans ce massacre, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs. Le rapport onusien mentionne qu’au moins 109 femmes ont été violées.
Selon certaines sources, plusieurs jours encore dans cette période sombre de l’histoire contemporaine de la Guinée des exactions ont continué contre des femmes qui ont été séquestrées et des détenus torturés. D’autres sources évoquent des chiffres élevés plus que ceux des rapports publiés.
Moussa Dadis Camara et ses co-accusés et les parties civiles ont le droit de faire appel dans un délai de 15 jours. Le parquet quant lui dispose de deux mois pour faire appel selon le rapport du verdict.
Ferdinand GADE