Maroc : forum sur l’Investissement en Afrique (FIA 2024)
Nardos Bekele-Thomas, directrice générale de (AUDA-NEPAD) invite les investisseurs à l’Action.
C’est l’appel formulé le vendredi 6 décembre dernier au cours de la cérémonie de clôture du Africa Investment Forum à Rabat au Maroc par la directrice générale de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA -NEPAD) en présence de Akinwumi A. Adesina le président de la Banque africaine de développement et des milliers d’investisseurs internationaux.
«Ce qui nous unit ici n’est pas seulement une ambition commune mais une responsabilité partagée : débloquer le potentiel de l’Afrique et l’engager résolument sur la voie de la prospérité», s’exprimait -t-elle , à l’occasion de la cérémonie de la clôture de Africa Investment Forum(Forum sur l’investissement en Afrique, une initiative multi-acteurs).Cette initiative organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque européenne d’investissement (BEI) avec le soutien des partenaires au développement, ambitionne d’être une plateforme qui propulse projets africains transformateurs vers leur clôture financière, une plateforme multipartite et pluridisciplinaire, qui fait progresser les projets jusqu’au stade de la bancabilité.
Intervenant quelques jours après l’organisation avec succès de la 8é édition de la Semaine du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) du 24 au 29 novembre 2024 à Addis-Abeba la capitale Ethiopienne. Occasion au cours de laquelle, elle sollicitait l’adhésion du secteur privé au financement de la mise en œuvre des projets PIDA PAP2, en mettant en exergue les réalisations du PIDA. « Je ressens le pouvoir de la connectivité : de la semaine PIDA à l’investissement en Afrique Forum. Je viens vers vous aujourd’hui directement d’Addis-Abeba, où nous venons de conclure le 8ème PIDA Semaine, un rassemblement de plus de 1 000 participants du monde entier—chefs d’État, ministres, dirigeants du secteur privé et partenaires. Ensemble, nous avons célébré les progrès remarquables réalisés grâce au Programme pour Développement des infrastructures en Afrique (PIDA), qui relie l’Afrique non seulement physiquement, mais économiquement, socialement et intellectuellement ; analysé, discuté et engagé dans le développement des 69 projets dans le cadre du PIDA PAP-2 » a-t-elle déclaré. Le FIA 2024 un moment au cours duquel, le soutien financier du secteur privé est attendu pour le financement des projets PIDA PAP2. Plusieurs pistes sont indiquées : nous devons investir dans les corridors, dans les systèmes physiques et digitaux, dans l’éducation, l’innovation, la libre -circulation des personnes et des biens…
Opportunité d’investissement d’au moins 170 milliards de dollars pour les infrastructures
Selon la directrice du AUDA-NEPAD, «Aujourd’hui, l’Afrique abrite certains des esprits les plus jeunes et les plus dynamiques du monde. Mais pour que ces esprits s’épanouissent, ils ont besoin de routes, de rails et d’énergie. Ils ont besoin de politiques qui favorisent l’innovation, une éducation sans frontières et des systèmes qui permettent aux entreprises de se développer à travers le continent. A AUDA-NEPAD, nous travaillons pour faire de cette vision une réalité». Ce qui explique la nécessité de l’organisation du troisième sommet de Dakar sur le financement des infrastructures au troisième trimestre de 2025 pour la poursuite de la mobilisation des investisseurs. Conjointement organisé par l’Agence de développement de l’UA et la BAD sur le financement des infrastructures, cette rencontre regroupera les gouvernements, les investisseurs privés et les acteurs du développement, les institutions financières pour mobiliser les ressources nécessaires au déverrouillage des corridors africains. L’accent sera porté sur des projets transformateurs qui connectent les nations et créent des écosystèmes où les biens, les idées, les personnes et l’argent circulent librement : « Il s’agit d’un appel à l’action pour chaque investisseur présent dans la salle. C’est une opportunité de faire partie de l’histoire de l’Afrique – une histoire de croissance, de résilience et d’innovation», a-t-elle expliqué.
Rappelons qu’en dépit de la faible contribution des acteurs du secteur privé, au PIDA PAP1, le continent avance .Elle soutient que : «L’Afrique bouge, les marchandises bougent, les idées bougent, l’argent coule à flot, les gens voyagent». Et les infrastructures réalisées sur le continent dans le cadre du premier Plan d’action prioritaire du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA PAP1) ont connu la faible contribution du secteur privé. «Nous avons vu comment des corridors comme le Corridor Nord-Sud transforment la vie en aidant les agriculteurs de Zambie acheminent leurs marchandises vers les marchés d’Afrique du Sud plus rapidement et à moindre coût. Plus de 110 postes frontières à guichet unique (OSBP) ont été planifiés ou sont déjà opérationnels sur le continent, ce qui réduit de façon considérable les délais de dédouanement et favorisant le commerce intra-africain. C’est l’exemple du Chirundu OSBP entre la Zambie et le Zimbabwe qui a réduit le temps de traversée de deux jours en 2011 est passé à moins de quatre heures dès 2018» souligne la patronne de l’AUDA-NEPAD.
L’Approche intégrée du PIDA prouve qu’en connectant l’Afrique, le développement suit. Les perspectives s’annoncent plus prometteuses et rassurantes. Nardos Bekele-Thomas confirme que : «L’Afrique bouge, les marchandises bougent, les idées bougent, l’argent coule à flot, les gens voyagent». Et ce n’est pas tout car ,le PIDA fera bien encore plus avec son approche de corridor intégrée qui favorise le nexus transport-énergie-connectivité numérique-pôles industriels, tout en tenant compte de la création d’emplois, des relations urbaines-rurales et la résilience climatique axée sur trois piliers: l’harmonisation des politiques ,des financements innovants, l’inclusion des femmes et des jeunes. L’objectif de l’Africa Investment Forum organisé du 4-6 décembre 2024 par la BAD à Rabat au Maroc, sur le thème : « Tirer parti de partenariats innovants pour passer à l’échelle supérieure », est d’aider les investisseurs à prendre des décisions d’investissement éclairées sur les projets en Afrique.
« L’Afrique a besoin d’investisseurs pour soutenir son ambition de devenir un pôle d’énergie verte pour le monde. L’Afrique n’est pas si risquée. La perception n’est pas la réalité. L’exemple du développement d’une usine de précurseurs de batteries lithium-ion en RDC qui sera trois fois moins couteux qu’aux Etats-Unis, en Chine ou en Pologne, selon le rapport Bloomberg NEF. Notre objectif se concentre sur un triple mandat : faire progresser les projets à fort impact vers leur bancabilité, lever des capitaux et accélérer la clôture des transactions. La demande d’infrastructures présente une opportunité d’investissement d’au moins 170 milliards de dollars par an, de l’énergie aux transports, en passant par les infrastructures numériques, l’eau et l’assainissement »,a déclaré le président du Groupe de la BAD.
Joseph Kapo
