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November 23, 2024
INTERVIEWS

« Nous œuvrons pour la promotion des statistiques en Afrique »

  • mars 16, 2014
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« Nous œuvrons pour la promotion des statistiques en Afrique »

Hommes d’Afrique: Pensez-vous que la question de la statistique s’est améliorée en Afrique ?
DOZIE EZIGBALIKE: Oui, je pense que nous avons beaucoup évolué sur le sujet. Il y a eu des avancées positives. Et cette rencontre en est la preuve. Nous avons aujourd’hui une plate-forme pour discuter ensemble des problèmes de l’Afrique. Et les décisions que nous prenons sont conformes aux désidératas de chaque pays. Il y a donc eu de réelles avancées ces sept dernières années.

Hommes d’Afrique: Qu’est-ce qu’on pourrait essentiellement retenir de cette rencontre ?
DOZIE EZIGBALIKE: Ce qu’on peut retenir c’est que la statistique prend en compte plusieurs secteurs. Il y a la statistique économique qui prend en compte le plan de développement d’un pays donné. Et, il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte. La décision principale de cette rencontre de Johannesburg c’est que nous allons entièrement consacrer notre prochaine réunion aux différents aspects des statistiques économiques.

Hommes d’Afrique: Quels sont les problèmes de la statistique en Afrique ?
DOZIE EZIGBALIKE: À mon avis, le principal problème de la statistique en Afrique c’est que la population n’en perçoit pas encore l’importance. Les gens ont juste recours à la statistique lorsqu’ils sont face à un problème administratif. Ils ne savent pas que les statistiques peuvent être utilisées pour résoudre tous nos problèmes quotidiens. S’ils le font, ils vont réaliser l’importance et la nécessité de la statistique dans notre vie de tous les jours.Nous devons donc promouvoir la statistique comme élément essentiel pour l’émergence de nos sociétés.

Hommes d’Afrique:  Vous estimez qu’il y a eu des avancées pourtant on sait aussi que la plupart des recommandations et résolutions ne sont pas toujours suivies d’actes concrets. Comment expliquez-vous cela ?
DOZIE EZIGBALIKE: Contrairement à ce que certains pourraient penser, nous avons eu de réelles avancées parce que bon nombre de décisions que nous avons prises par le passé ont été mises en application. C’est vrai qu’il y a des fois où cela a pris plus de temps que prévu, mais nous avons pu les réaliser.

Hommes d’Afrique: Quel est le rôle de la Commission économique pour l’Afrique dans la promotion de la statistique en Afrique ?
DOZIE EZIGBALIKE: Notre objectif c’est de faire en sorte que les statistiques soient mieux connues et mieux utilisées en Afrique. Par conséquent, tout ce que nous faisons, nous le faisons en collaboration avec la commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement. Conformément à la vision panafricaniste, notre rôle principal, c’est que nous prenons les standards globaux développés dans le monde entier pour les adapter à l’Afrique.
Nous travaillons à faire en sorte que l’Afrique puisse avoir les capacités requises pour utiliser ces standards internationaux. La Commission travaille à l’harmonisation des statistiques dans les pays africains par l’adoption des normes statistiques internationales, modèles et classifications, et l’adaptation aux réalités nationales.
Par exemple, la CEA est chargée de la réalisation du projet SNA- 2008 des Nations Unies. Nous essayons de faire appliquer les recommandations de ce projet en proposant des stratégies qui puissent permettre sa réalisation en Afrique. Et, c’est ce que nous avons encore essayé de faire au cours de cette rencontre de Johannesburg. La CEA a pour objectif d’être la référence pour les pays africains en recherchant des données de première source pour booster les orientations politiques.

Hommes d’Afrique: Quel est l’apport de la CEA dans la mise en place de l’Institut africain de statistique de l’Union africaine ?
DOZIE EZIGBALIKE: L’Union africaine a deux projets, celui de la création d’un Institut africain de la Statistique et le deuxième est un centre panafricain de formation statistique. L’un est un institut et l’autre est un centre de formation et la CEA, en tant que partenaire de l’UA, participe à la réalisation effective de ces deux projets.

Hommes d’Afrique: Selon les directeurs des instituts africains de la statistique, les chiffres produits par la CEA et certains organismes internationaux ne sont pas toujours conformes aux réalités des pays africains. Certains parlent même de colonialisme de la statistique. Qu’en pensez-vous ?
DOZIE EZIGBALIKE: Nous ne le pensons pas nous à la CEA. Nous pensons au contraire que nous travaillons et avançons ensemble.

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