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December 3, 2024
POLITIQUE

Pour une action coordonnée contre les confits

  • janvier 9, 2014
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Pour une action coordonnée contre les confits

SOMMET DE L’ELYSEE POUR LA PAIX ET LA SECURITE EN AFRIQUE

Pour une action coordonnée contre les confits

Le sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique s’est tenu du 5 au 6 décembre 2013 à Paris. Avec la participation d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement du continent.

À l’invitation du Président français François Hollande, le Sommet de l’Élysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique, organisé les 6 et 7 décembre dernier à Paris, a per- mis à une cinquantaine de chefs d’État africains de se pencher sur la problématique de la lutte contre le terrorisme et contre les conflits armés sur le continent. L’objectif du sommet dira Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de la France, « est que les forces africaines puissent elles-mêmes assurer la sécurité du continent ». Les participants ont reconnu que des efforts devraient être faits pour y parvenir. La question d’une Force africaine qui puisse intervenir rapidement en cas de conflit a aussi meublé les échanges. Il s’agissait en fait pour les chefs d’État africains, au regard des lenteurs liées au déploiement des forces panafricaines qui interviennent souvent dans le règlement de conflits, de constituer une armée proactive. La question du terrorisme a été aussi un des points cruciaux abordés au cours de ce sommet. Les Chefs d’État et de gouvernements ont convenu que la lutte contre le terrorisme doit être menée au « niveau continental et intercontinental ». Laurent Fabius soulignera qu’il faut qu’une attention prioritaire soit accordée « à la question des espaces frontaliers et à la sécurité des frontières». Les échanges de Paris ont tourné autour de trois thèmes : “la paix et la sécurité en Afrique”, “le partenariat économique et le développement” et “le changement climatique”. 53 délégations de pays africains et la France ont participé à ce Sommet ainsi que les représentants des Nations Unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.

Le sommet s’est achevé sur la déclaration finale du Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique. Dans cette déclaration, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur attachement à la sécurité collective sur le continent africain et leur engagement à favoriser la paix et promouvoir les droits de l’homme, en conformité avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union africaine. Dans cette perspective, ils ont souligné l’importance de développer les capacités africaines de réaction aux cri- ses et appelé à une large mobilisation internationale pour accroître le finance- ment des opérations africaines de paix et en assurer la prévisibilité. Ils ont pris note de la proposition d’organiser en 2014, au Sénégal, un Forum informel sur la sécurité en Afrique afin d’approfondir la réflexion sur les engagements pris lors du sommet de l’Élysée.

Ils ont aussi affirmé leur volonté de moderniser les relations économiques entre l’Afrique et la France pour réaliser le processus d’intégration proclamé par l’Union africaine et les objectifs du NEPAD et de dynamiser les échanges économiques. Ils ont insisté sur la nécessité de promouvoir une croissance de qualité, créatrice d’emplois, fondée sur une mobilisation équilibrée du capital physique, humain et naturel. Ils ont aussi insisté pour que les Accords de Partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et les communautés économiques régionales en Afrique contribuent à une meilleure insertion de l’Afrique dans les échanges internationaux, en prenant en compte toutes les flexibilités disponibles pour permettre aux pays africains qui le souhaitent d’y participer. Sur la question du changement climatique, ils ont rappelé combien il est vital d’agir rapidement concernant l’objectif de limiter le réchauffement climatique tout en soulignant leur détermination commune à élaborer, lors de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop 21) qui se tiendra à Paris en 2015. Un nouvel accord contraignant dans le cadre de la convention applicable à tous, qui devra entrer en vigueur au plus tard en 2020.

Les chefs d’État et de gouvernement ont enfin insisté sur la promotion d’un programme positif de lutte contre le dérèglement climatique, fondé sur la coopération entre les parties afin d’optimiser les opportunités offertes par la lutte contre le changement climatique en matière de diminution de la pauvreté, de développement socio- économique durable, d’accès à l’énergie, de lutte contre la désertification, de déforestation et de dégradation des sols et de soutien à une agriculture résiliente au changement climatique. Le sommet de l’Élysée se tient dans un contexte où l’Afrique est encore secouée par de nombreux conflits et tensions qui compromettent son développement économique et le bien-être de ses populations. Le prochain sommet se tiendra au Mali. JPH

 

 

RÉACTIONS

ALI BONGO, PRÉSIDENT DU GABON

“L’Afrique doit être considéré comme un interlocuteur”

« Il nous faut promouvoir et consolider la croissance économique du continent par l’obligation faite de transformer les matières premières sur le sol africain, afin d’en rationaliser les prélèvements et créer les emplois nécessaires pour lutter contre le chômage d’une population de plus en plus jeune. C’est la seule manière d’enrayer la spirale infernale « Pauvreté – Instabilité – Conflit – Dégradation de l’environnement. Il nous faut aussi, nous assurer que le continent africain bénéficiera d’un transfert effectif des savoirs et de technologies pour une meilleure connaissance de leur territoire et de leurs ressources et pour l’accès aux énergies propres. L’Afrique doit être considérée comme un interlocuteur à part entière dans la solution. C’est pourquoi nous devons faire le pari, d’ici à 2015, que tous les pays africains puissent présenter des stratégies nationales de développement basées sur un scénario limitant le réchauffement à 2° Celsius et d’adaptation aux conséquences néfastes du changement climatique en cours. »

ALASSANE OUATTARA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

“Ceux qui profitent des richesses de l’Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité”

« L’une de nos propositions à ce sommet de Paris consistera précisé- ment à dire que tous ceux qui profitent des richesses de l’Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité […] quoi qu’on dise de l’influence grandissante de la Chine, des États-unis ou du Brésil, ces pays ne sont pas engagés chez nous sur le front de la défense et de la sécurité. Ils ne prennent pas les mêmes risques que la France »

 

HAILEMARIAM DESALEGN, PREMIER MINISTRE ÉTHIOPIEN, PRÉSIDENT EN EXERCICE DE L’UA

“Le changement climatique est aussi un facteur d’insécurité”

«Nous avons vécu deux décennies considérées comme perdues pour le continent. Le changement climatique est aussi un facteur d’insécurité, il est donc essentiel que cette question reçoive l’attention méritée».

IDRISS DEBY ITNO, PRÉSIDENT DU TCHAD

“Le combat contre le terrorisme et l’insécurité est d’abord celui des africains”

« L’Afrique qui se bat pour sortir ses populations de la pauvreté, l’Afrique qui fait face aux aléas climatiques, l’insécurité alimentaire, la dégradation de son écosystème et les maladies endémiques, cette Afrique là, est confrontée, depuis peu, à de nouveaux défis et à des nouvelles menaces. Ces menaces ont pour noms : le terrorisme, le banditisme transfrontalier, les trafics d’armes, de drogues et la piraterie. Comme c’est le cas dans l’espace sahélo-saharien où la France est intervenue efficacement à nos côtés pour faire face au péril djihadiste. Certes, nous avons gagné une bataille au Mali, mais la guerre contre le terrorisme et les narcotrafiquants est loin d’être achevée. […]Le combat contre le terrorisme et l’insécurité est d’abord celui des africains. C’est aussi le souhait de la France. Nos États en relation avec nos partenaires doivent prendre toutes les dispositions nécessaires allant dans le sens de la réalisation des priorités unanimement reconnues par le sommet de l’Élysée ; priorités que sont l’anticipation, la prévention l’accompagnement et la promotion. »

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Hommes d'Afrique Magazine

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