Présidentielle en Algérie : Abdelmadjid Tebboune crée la surprise
Au pouvoir depuis cinq ans, le président algérien qui n’avait pas affiché depuis, son désir de se présenter à la prochaine présidentielle a pris de court la classe politique. Contre toute attente, Abdelmadjid Tebboune a annoncé officiellement jeudi, dans une interview diffusée sur la télévision algérienne, sa candidature pour un second mandat lors des élections prévues le 7 septembre prochain.
En Algérie, l’un des pays importants producteurs et fournisseurs de gaz pour l’Europe, c’est un scénario pour le moins improbable. Le président sortant Abdelmadjid Tebboune qui jusque-là, avait gardé le silence sur ses intentions même après que la date de l’élection du 7 septembre a été fixée il y a près de quatre mois, vient de lancer les hostilités. Le septuagénaire a lors d’une interview diffusée sur la télévision algérienne jeudi, précisé notamment que sa décision est motivée par le soutien massif des partis politiques et des jeunes.
Du haut de ses 78 ans, Tebboune qui se lance ainsi dans la course à seulement quatre mois de la présidentielle, s’en remet d’ailleurs à la volonté du peuple, sans pour autant louer son bilan en s’appuyant entre autres, sur la sécurité et la stabilité du pays. « Si le peuple algérien veut voter pour moi, tant mieux; sinon, j’aurai accompli ma mission et celui qui me succédera sera le bienvenu », a confié l’ancien Premier ministre sous Bouteflika, arrivé au pouvoir après avoir remporté l’élection de 2019.
On se rappelle qu’à cette époque, le mouvement « Hirak » déclenché dans le pays par des manifestations hebdomadaires avait contraint le président octogénaire Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019, après vingt ans au pouvoir. Les manifestants ayant boycotté cette élection qui d’après eux, visait à prolonger le maintien de l’ancien régime, Tebboune l’avait emporté avec une faible participation.
Parmi les 34 autres candidats ayant annoncé leur intention de se présenter à l’élection, seuls trois candidats ont jusqu’à présent recueilli le nombre de signatures nécessaires pour figurer sur le bulletin de vote. Il s’agit de Youcef Aouchiche du Front des Forces Socialistes, le plus grand parti d’opposition en Algérie; Abdellah Hassan Cherif du parti islamiste Mouvement pour la Société et la Paix; et Sadia Naghzi de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes. Les candidats retardataires ont jusqu’au 18 juillet pour recueillir les signatures susceptibles de les créditer afin de solliciter le vote des 45 millions d’algériens le 7 septembre prochain.
Cyr Raoul HOUNGBEDJI
