Soudan : Unicef inquiet de la situation humanitaire
La situation humanitaire qui prévaut au Soudan inquiète sérieusement l’Unicef. Son Représentant dans le pays a d’ailleurs exprimé son inquiétude, en appelant expressément à la “protection de l’enfance”.
Sheldon Yett, Représentant de l’Unicef au Soudan, a livré son point de vue sur la difficile condition qui est faite aux enfants dans ce pays. Dans une interview accordée à UN News depuis Port-Soudan, il a particulièrement insisté sur le “cessez-le-feu” comme seule possibilité pour le pays de sortir de l’impasse due à la guerre.
D’après Sheldon Yett, la déclaration de famine dans le camp de Zamzam, situé dans le nord du Darfour, par le Comité d’examen de la famine (FRC), “n’est pas une chose anodine”. En effet, cela fait la troisième fois qu’un tel niveau d’insécurité alimentaire est observé dans le pays. Ce qui selon lui est le signe flagrant que “les enfants sont désespérés. Cela signifie que les habitants sont désespérés. Nous avons une situation extrêmement alarmante sur le terrain”, se désole-t-il.
Dans ses déclarations, M. Yett affirme qu'”une insécurité alimentaire terrible” sévit dans le camp de Zamzam alors que la livraison d’aide humanitaire est de plus en plus difficile. “La guerre se poursuit. Il y a des contraintes d’accès. Il est difficile de faire entrer un camion. Il y a constamment de nouvelles autorisations, des bandits sur la route, des tirs, de l’insécurité”, fait-il remarquer.
Craignant une aggravation de la situation, M. Yett souligne, qu”‘il y a au moins 18 millions d’enfants qui ne vont plus à l’école”. Pendant ce temps, avec la la saison des pluies qui pointe à l’horizon, il insiste sur le risque de maladies telles que le choléra et le paludisme, révélant que des discussions sont en cours avec le ministre de la Santé pour organiser une campagne de vaccination contre le choléra. “Nous travaillons avec nos partenaires et le gouvernement pour distribuer des moustiquaires, obtenir des médicaments antipaludéens, et s’assurer que les enfants en particulier, mais aussi l’ensemble de la population, soient protégés contre le paludisme”, dévoile-t-il.
Pour un retour à la normale, le Représentant de l’Unicef au Soudan qui a fortement déploré la multiplication par cinq des violations des droits de l’enfant depuis le début du conflit, a émis un souhait : “Nous avons besoin de la paix, de cessez-le-feu, et d’un accès sécurisé pour pouvoir sauver des vies et garantir un avenir pour les enfants du Soudan”.
Cir Raoul HOUNGBEDJI