TOGO: Gilbert Fossoun Houngbo, Premier Africain élu directeur général de l’OIT
L’ex-premier ministre togolais figurait parmi les plus favoris. Son élection a été plus aisée que prévu. A la tête de l’Organisation Internationale du Travail, il entend pousser à l’universalisation de la protection sociale des travailleurs dans un monde où l’économie informelle reste considérable.
Après son passage par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) ; l’ancien premier ministre Gilbert Houngbo prendra la direction de l’Organisation internationale du travail (OIT) en octobre 2022. Il a été préféré à l’ex-ministre Française Muriel Pénicaud, elle aussi pressentie pour ce poste.
Il a été élu au second tour avec 30 voix, contre 23 pour sa principale opposante par le Conseil d’administration de l’OIT, composé de 56 représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs. « Vous avez écrit l’histoire », leur-a-t-il assuré.
Gilbert Houngbo, 61 ans, est natif d’une préfecture rurale du Togo et a passé la majorité de sa carrière dans les organisations internationales, où il est vu comme un haut fonctionnaire chevronné. Gilbert Houngbo connait très bien l’OIT où il a occupé le poste de directeur adjoint (2013-2017) en charge des Opérations sur le terrain. Ancien secrétaire général adjoint des Nation unies, directeur du programme des Nations Unies pour le Développement(Pnud), il a été également membre de l’équipe stratégique et directeur administratif et financier de l’organisation.
Née au lendemain de la Grande guerre en 1919, l’ OIT n’a jusqu’à présent jamais été dirigée par une femme, ni par un représentant d’Afrique ou d’Asie. Elle compte en revanche parmi ses anciens patrons deux Français et Albert Thomas (1919-1932).
Dans sa candidature, Gilbert Houngbo avait fait savoir qu’il se donnait pour ambition de préserver les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale.
Le nouveau patron de l’OIT aura notamment pour tâche de faire adapter les normes de cette organisation centenaire à un marché du travail en pleine mutation sous l’effet des nouvelles technologies. D’autant que la pandémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur aux technologies de télétravail qui permettent d’abolir les barrières géographique et de travailler en équipe à distance.