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March 19, 2024
INTERVIEWS

« Tout le monde a compris l’importance des statistiques »

  • janvier 16, 2014
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« Tout le monde a compris l’importance des statistiques »

Hommes d’Afrique: Vous participez à la 7e réunion des directeurs généraux des instituts de statistiques de l’Union africaine. Quel est l’état de la statistique au Gabon et dans la sous-région d’Afrique centrale ?
JEAN NESTOR NGUEMA: Effectivement, cette réunion de Johannesburg se tient à un moment clé pour faire le bilan et conduire aux perspectives puisque nous sommes dans une transition. Manifestement, l’Union africaine prend les choses en main dans le cadre de l’Agenda 2063. Je dois dire qu’au niveau de l’Afrique, la statistique se porte maintenant bien.

Quand on regarde le chemin parcouru, on peut constater, aujourd’hui, que nous avons mis en place les bases de la statistique africaine à partir de Stratégie pour l’harmonisation des statistiques en Afrique (SHaSA).Tout le cadre institutionnel et organisationnel est mis en place ou va l’être avec la création de l’Institut panafricain de statistique et de la création du Centre de formation panafricain des statisticiens. Cette 7e réunion des directeurs généraux des INS montre que l’Union africaine prend les choses en main de manière positive.

Au niveau des Commissions économiques régionales (CER), des Stratégies nationales de développement de la statistique (SNDS)sont en exécution. Certes, certaines CER(COMESA, CEDEAO, SADC, EAC) sont plus avancées que d’autres en termes de développement et de capacité à coordonner les activités statistiques dans leurs régions. Mais, en ce qui concerne la CEAAC, c’est à-dire la zone Afrique centrale, il y a encore quelques soucis. Les statistiques sont encore embryonnaires. Même si pour se consoler on pourrait dire que l’UMA et la CEN-SAD sont dans le même lot que la CEAAC… Toutefois, le frémissement actuel avec la création d’un observatoire en Guinée Équatoriale, à l’initiative du NEPAD, sur les statistiques, la science, la technologie et l’innovation, montre bien qu’il y a une prise de conscience importante au niveau des chefs d’État pour que nous rattrapions le gap. D’une manière générale, des insuffisances notamment en termes de personnels hautement qualifiés et de financement des activités statistiques au niveau des États africains persistent.

C’est pour cette raison qu’il faut saluer l’implication de la BAD, de la CEA et des autres partenaires dans le processus de renforcement des capacités techniques et de financement de certaines activités. Au niveau de mon pays le Gabon, nous avons mis en en œuvre une Stratégie nationale de développement de la statistique qui court de 2011 à 2015.Les instruments les plus importants de cette stratégie sont en train d’être mis en place. La loi statistique a été adoptée par l’Assemblée nationale et va être promulguée. Cette loi régit le Système statistique national, crée la Commission nationale de l’Information statistique ainsi que l’Agence nationale de la Statistique. La ratification de la Charte africaine de la statistique est dans le pipeline de nos préoccupations. Au niveau de la production, nous sommes en train de conduire le Recensement général de la Population et des Logements (RGPL2013). Nous venons de publier les résultats de l’Enquête démographique et de Santé(EDSG II).

Nous devons mener en 2014l’Enquête gabonaise sur l’Évaluation de la Pauvreté (EGEP II), pour culminer en 2015avec l’opération de Recensement agricole. On peut donc dire qu’au niveau du Gabon, nous respectons le programme de travail que nous nous sommes fixé pour la période2011-2015. Notons comme point positif que notre stratégie de développement de la statistique est entièrement financée par le gouvernement de la République.

Hommes d’Afrique: Le Gabon s’est doté d’un plan stratégique pour l’émergence. Avec à la clé des prévisions chiffrées. Quel est le rôle de la statistique dans la réussite de ce plan «Gabon émergent » ?
JEAN NESTOR NGUEMA: Je dois déjà dire qu’au niveau du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), la statistique occupe une place prépondérante. La statistique est considérée comme une fonction support. Et je dois avouer que le président de la République lui-même, dans son discours de fin d’année 2012, a mis un accent particulier sur l’importance qu’il accorde au développement de la statistique pour soutenir le plan stratégique « Gabon émergent ».

Au niveau de la présidence, il y a une cellule statistique avec laquelle nous travaillons. En ce qui concerne par exemple le Recensement général de la population que nous sommes en train de conduire, le gouvernement n’a pas hésité un seul instant à mettre à notre disposition tous les moyens demandés pour la réussite de cette opération. Il a même ajouté des moyens additionnels pour que nous puissions l’amener à bien et à terme. Donc, le débat sur l’importance ou pas de la statistique ne se pose plus au Gabon. Tout le monde a compris l’intérêt d’avoir des indicateurs à jour, fiables et crédibles. Vous ne pouvez pas piloter un avion si vous n’avez pas de bons clignotants. C’est pour cette raison que le gouvernement a mis les moyens pour un développement harmonieux de ce secteur.

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Hommes d'Afrique Magazine

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