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March 19, 2024
ECONOMIE

L’agriculture est vraiment importante dans la balance commerciale du Tchad

  • février 1, 2014
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L’agriculture est vraiment importante  dans la balance commerciale du Tchad

[box type=’error’]La Conférence de Bali s’est achevée depuis deux mois et les avis divergent toujours sur les retombées du paquet de Bali pour l’Afrique. Quel est votre point de vue sur la question ?[/box]

La neuvième conférence de l’OMC s’est effectivement tenue à Bali en Indonésie et s’est conclue sur ce qu’on a appelé le « Paquet de Bali » qui porte sur l’agriculture, le coton et le développement. Ce qui est le plus important, c’est le paquet relatif à la facilitation des échanges. Et comme vous le savez, cela fait plus de douze ans que l’OMC n’est pas parvenue à un accord et celui-ci a été pris par consensus par l’ensemble des pays membres de l’OMC. Dans ce paquet de facilitations d’échanges, concernant l’agriculture, nous avons réussi à Bali à ce que le stock de sécurité doit être ouvert surtout pour les PMA. Cela a été accepté. Nous disons l’accord de facilitation des échanges est dans notre intérêt. Mais la question qui se pose est de savoir si nous sommes préparés à affronter les défis qui se posent à nous par la suite. Les PMA notamment les pays africains n’ont pas les mêmes niveaux de développement notamment au niveau des infrastructures de base que les pays développés. Par conséquent, il faut nécessairement un accompagnement financier et ce que nous regrettons au niveau de ce paquet de Bali, c’est que les partenaires ne se sont pas réellement engagés au niveau du côté financier. Il y a récemment une étude de l’OCDE qui a estimé que la mise en place du paquet de Bali nécessite à chaque pays africain de débloquer onze millions d’Euros dans une période allant de trois à cinq ans. Avec cette facilitation des échanges, nous ne devons pas perdre de vue que les pays africains doivent s’industrialiser même s’il s’agit de petites industries de transformation des produits alimentaires. Et nous avons des craintes si l’Afrique n’est pas unie dans les négociations d’après Bali pour exiger cet appui financier important et avoir cette promesse, cette volonté de la part des partenaires pour nous permettre de nous industrialiser. Voilà ce que je peux dire, en gros, sur l’accord de Bali.

[box type=’error’]Le 22ème sommet de l’Union africaine a eu pour thème l’agriculture et la sécurité alimentaire. Comment est- ce que le Tchad à son niveau compte affronter les défis liés à l’agriculture ?[/box]

Le défi de l’Union africaine par rapport à l’agriculture est un défi global que nous devons relever en tant qu’Africains. Précisément en ce qui concerne le Tchad, nous avons certes une zone désertique dans notre pays, mais il ne faut pas omettre que nous avons aussi deux zones productrices : une zone sahélienne et une zone méridionale. Donc nous avons suffisamment de terres cultivables. Sur le plan intérieur, le gouvernement a fait un effort très important en matière d’agriculture et je vous dirais que cette année, la production de riz au Tchad a atteint une augmentation de 109 % par rapport à la campagne précédente.

Dans cette politique, le gouvernement a mis en place une usine de montage de tracteurs et chaque année nous mettons à la disposition de nos agriculteurs environ mille tracteurs. En plus de cette année qui est déclarée une année de l’agriculture, moi ce que je trouve plus important, c’est le commerce intra africain qui aidera au développement de l’agriculture. C’est pourquoi, dans ce cadre, l’Union africaine a l’objectif de mettre en place des zones de libre-échange dans toutes les communautés économiques régionales d’ici 2017 pour que cela soit une réalité. C’est pourquoi les ministres de commerces africains et les gouvernements doivent tout faire pour que le libre-échange soit mis en place et je crois que de cette manière, il n’est pas impossible que l’Afrique s’autosuffisant.

[box type=’error’]Dans cette politique de libre échange, que propose le Tchad à ses pays voisins et aux autres pays africains ? [/box]

D’abord, ce que les gens n’ont pas saisi c’est que nous ne devons pas agir individuellement. Nous devons normale- ment agir collectivement. Et le Tchad agit à l’intérieur de sa communauté économique tout comme les autres pays peuvent agir à l’intérieur de leur communauté telle la CEDEAO, la SADEC, l’IGAD. Chacun agit à l’intérieur de la communauté. Mais si nous partons en ordre dispersé et individuellement, il nous serait alors impossible de mettre les zones de libre-échange en place avant 2017. C’est pourquoi dans les négociations, il est complètement indispensable que les pays africains parlent de la même voix. Par exemple, au niveau des APE, il est souhaitable qu’au lieu que certains pays négocient individuellement, que nous y allions ensemble pour protéger les intérêts des uns et des autres. Si chaque pays négocie à part pour un produit bien déterminé, il y aura, en fin de compte, une difficulté au niveau de l’harmonisation des textes relatifs aux douanes et au niveau des échanges aussi.

[box type=’error’]Dans le commerce intra africain, quels sont les produits que votre pays propose aux autres pays ?[/box]

Nous avons plusieurs produits d’exportation. Pour les principaux, je parlerai d’abord de l’élevage. Nous sommes, par excellence, un pays d’élevage. Et nous pouvons par l’élevage nourrir la sous-région en viande, mais aussi les autres régions où il y a des déficits. Et encore, nous avons d’autres produits qui sont très recherchés et qui sont produits au Tchad. Je prends l’exemple de la gomme arabique, nous sommes le deuxième producteur mondial. Et aussi le sésame. Je cite seulement ces trois éléments qui peuvent être utiles pour l’ensemble. Non seulement pour ces produits, mais également pour les autres éléments de consommation. Vous voyez dans les zones humides des cultures comme les oignons et l’ail ne poussent pas. Nous envoyons donc ces produits vers la Centrafrique, vers le Gabon et aussi vers le Congo. Dans le libre-échange, il y aura beaucoup de produits complémentaires où un pays peut avoir un surplus et l’envoyer à un autre.

[quote arrow=’yes’]”si nous partons en ordre dispersé et individuellement, il nous sera alors impossible de mettre les zones de libre-échange en place avant 2017″[/quote]

Et cela va renforcer aussi les liens entre pays africains. Actuellement, au lieu que chacun évolue dans une zone donnée, les opérateurs économiques tchadiens peuvent avoir des partenaires ailleurs sur le continent et vice versa.

[box type=’error’]Quels sont les produits que le Tchad importe ?[/box]

On importe les produits manufacturiers de manière générale ou au niveau des produits de première nécessité comme le sucre par exemple ; bien qu’on en produise à l’intérieur du pays. Il y a certains éléments complémentaires de transformation alimentaire qu’on importe aussi et aussi tout ce qui produit d’industrialisation, nous en importons, parce que nous n’avons pas de productions locales.

[box type=’error’]Quel est le poids de l’agriculture et du pétrole dans la balance commerciale de votre pays ?[/box]

L’agriculture est vraiment importante dans la balance commerciale du Tchad. Le pétrole, moi je ne compte pas. Parce que c’est un produit qui va finir un jour. Je ne détiens pas de chiffres actualisés sur moi pour vous les communiquer, mais je sais que l’agriculture occupe une place importante dans le commerce tchadien. Même s’il apparaît momentanément que la production pétrolière prend le dessus. Mais dans notre politique gouvernementale, nous avons bien précisé que les deux mamelles de l’économie tchadienne sont l’agriculture et l’élevage. Avec les recettes pétrolières, nous sommes en train de réaliser les infrastructures indispensables au développe- ment de l’agriculture et de domaines connexes. Parce qu’un jour le pétrole va disparaître et ces deux mamelles seront appelées à soutenir l’existence du Tchad.

[box type=’error’]Globalement, quelles sont vos attentes pour le Commerce en Afrique ?[/box]

S’il y a quelque chose qui me tient à cœur et que je veux dire, c’est que, nous africains, devront comprendre que l’avenir du continent africain se base sur le commerce. Et le commerce c’est une mission transversale qui demande la participation de tous les secteurs ; secteur agricole, infrastructure, transport. Tous ces secteurs doivent se sou- tenir pour que l’Afrique s’autosuffise. Cela n’est pas impossible. Mais il n’y a pas suffisamment de sensibilisation. Un exemple : au niveau de l’Union européenne, les dirigeants européens se retrouvent pratiquement tous les deux mois pour parler d’économie. Et l’économie ne peut évoluer qu’avec le commerce, avec l’industrialisation. C’est pourquoi nous devons conscientiser les Africains sur la question. Il est tellement indispensable que nous par- lions à tous les niveaux pour l’Afrique. La fibre du nationalisme primaire, nous devons l’abandonner pour plus d’intégration et d’africanisme..

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Hommes d'Afrique Magazine

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