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March 28, 2024
INTERVIEWS

«Les Tchadiens regardent tous aujourd’hui dans la même direction : le développement et l’avenir de leur pays dans l’unité nationale et la paix»

  • novembre 14, 2018
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«Les Tchadiens regardent tous aujourd’hui dans  la même direction : le  développement et l’avenir  de leur pays dans l’unité nationale et la paix»

Homme d’Afrique: Vous êtes Ministre Secrétaire Général Adjoint de la Présidence de la République du Tchad. De votre position privilégiée, que pouvezvous dire de l’état du Tchad aujourd’hui?
DR. Mahmahat: Le Tchad se porte à merveille aujourd’hui avec l’émanation de la 4ème République grâce à la propre initiative du Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Son Excellence M. Idriss Déby Itno. L’idée a été débattue lors du Forum national inclusif qui s’est tenu à N’Djamena du 19 au 27 mars 2018 et qui a regroupé 1169 participants venus des 23 régions du pays et bien évidemment les Tchadiens de l’étranger ceux de la diaspora. Le Forum a procédé à des réformes institutionnelles. Le pays s’est vu ainsi doter d’une nouvelle constitution. De nombreuses institutions comme la Primature, la Médiature et bien d’autres ont été supprimées ou fusionnées avec cette nouvelle donne. C’est pour réduire les charges de la République. La 4ème République exige de tous les Tchadiens de nouveaux comportements. Tout doit être orienté vers le développement socio-économique du pays dans le cadre de la bonne gouvernance. Un nouveau cadre de vie et de dialogue politique a été défini pour les Tchadiens. Un grand intérêt a été accordé aux jeunes et aux femmes pour leur émergence dans le tissu social et le devenir de la nation.

Homme d’Afrique:Quels sont les principaux programmes de développement en cours au Tchad ? Pour chacun d’eux, quels sont les résultats attendus, à quelle échéance ?
DR. Mahmahat: Les grands projets de développement du Tchad tant attendus de l’ensemble des Tchadiens tirent leur essence du Plan national de Développement (PND) 20172021 dont les travaux se sont déroulés à Paris en septembre 2017. Le PND a vu la participation du Président de la République Idriss Déby Itno, de la Première Dame du Tchad Mme Hinda Déby Itno, des Chefs d’État du Niger Mahamadou Issoufou et de la Mauritanie Mohamed Ould Abdelaziz, et de plusieurs donateurs. Des annonces d’investissements estimées à plus d’une vingtaine de milliards de francs CFA ont été faites de manière significative par plusieurs partenaires au développement, les amis du Tchad. Les Tchadiens attendent les retombées. Déjà, de nombreux investisseurs frappent aux portillons du Tchad, de nombreux domaines socio-économiques tels que le secteur de l’eau, de l’énergie, des infrastructures et bien d’autres secteurs vitaux.

Homme d’Afrique: Au milieu de l’année 2014, le prix du pétrole a commencé à baisser. À ce jour, quel est l’impact de cette baisse sur le Tchad?
DR. Mahmahat: La chute brutale du prix du baril du pétrole, observée depuis 2014 a plongé le pays dans une situation de crise sans merci avec un impact négatif dans l’économie du pays et cela a vu le ralentissement de bon nombre de travaux de grande envergure en matière de développement. Le Gouvernement a dû faire face à de nombreux défis pour booster l’économie et aménager le train de vie de l’État. La crise du pétrole a touché l’ensemble des pays de la sous-région d’Afrique centrale. Malheureusement, le Gouvernement n’avait pas été compris par les syndicats réunis autour de la plateforme syndicale revendicative avec des grèves perlées ayant paralysé les activités de l’administration centrale et territoriale. Dieu merci, avec la montée du prix du baril, les choses se précisent et cette période ne pourra être qu’un triste souvenir pour les ménages et pour les travailleurs des secteurs publics et para-publics. Néanmoins, nous nous sommes attelés à mettre la pendule à l’heure et des garde-fous partout pour une synergie d’actions dans le futur. Le Tchad est un pays producteur de pétrole, mais l’économie nationale doit reposer sur les deux mamelles à savoir l’agriculture et l’élevage.

Homme d’Afrique: Depuis bientôt deux décennies, le Tchad produit du pétrole. Quel bilan pour l’économie tchadienne?
DR. Mahmahat: L’économie tchadienne avait reposé sur les dividendes du pétrole depuis l’exploitation de l’or noir en 2003. Le bilan est satisfaisant de manière globale, n’eut été la crise engendrée par la baisse drastique du prix du baril. L’argent du pétrole a permis au Tchad d’investir dans les grands chantiers d’infrastructures modernes, notamment la construction des routes, des hôpitaux, des écoles ; universités ; châteaux d’eau potable, etc. La ville cosmopolite de N’Djamena, a fait peau neuve avec des chantiers de voiries urbaines qui font aujourd’hui, la fierté des N’Djamenois et N’Djamenoises. Ces dernières années, le taux de croissance du PIB du Tchad a évolué de façon surprenante. Selon le FMI, ce taux était de 8,5% en 2002, 14,7% en 2003 ; 33,6% en 2004, 8,3% en 2005, pour tomber à un chiffre négatif, -6,4% en 2016.

Homme d’Afrique: Ces dernières années, le taux de croissance du PIB du Tchad a évolué de façon surprenante. Selon le FMI, ce taux était de 8,5% en 2002, 14,7% en 2003 ; 33,6% en 2004, 8,3% en 2005, pour tomber à un chiffre négatif, -6,4% en 2016. Comment expliquer cette évolution ? Que fait le gouvernement tchadien face à celle-ci ?
DR. Mahmahat: La baisse du produit intérieur brut (PIB) est liée au marasme économique que vit le pays, marasme ayant engendré une inflation démesurée. Ceci peutêtre lié à un certain nombre de facteurs endogènes, dont notamment le secteur informel, la dette intérieure, le chômage, etc.

Homme d’Afrique: L’élevage est un important secteur de l’économie tchadienne. Jusqu’à l’année dernière, vous étiez le ministre tchadien de l’élevage et des productions animales. Vous aviez alors été l’un des principaux initiateurs de la phase 2 du Plan National de Développement de l’Élevage (PNDE) pour la période 2017 à 2021. Où en est ce plan ? Quelles sont les perspectives de l’élevage tchadien ?

[quote arrow=’yes’]Doter le Tchad d’un système de santé efficace, est l’une des préoccupations du Président Idriss Déby Itno et du gouvernement.[/quote]

DR. Mahmahat: L’élevage comme l’agriculture constitue un secteur important de l’économie tchadienne. C’est vrai pour avoir été ministre de l’Élevage et des productions animales, j’ai été l’un des initiateurs de la phase II du Plan national de développement de l’élevage (PNDE). La mise en œuvre de ce Plan novateur avance. Sous l’initiative du Président de la République Idriss Déby Itno, le Tchad, gros pays pourvoyeur de viande d’Afrique centrale, verra bientôt ses nouveaux abattoirs modernes fonctionnels. Il s’agit du nouvel abattoir moderne de Djermaya, localité située à 45 kilomètres de N’Djamena et des abattoirs modernes de Moundou dans la province du Logone occidental. Grâce à ces deux projets, le Tchad, qui renferme plus de 100 millions de têtes de bétail, pourra couvrir ses besoins de consommation en viande locale, et ceux destinés à l’exportation. En même temps, le pays pourra mieux comptabiliser ses recettes en ce qui concerne, les produits d’élevage à destination des pays voisins et dans le reste de l’Afrique. Il faut aussi noter que l’insécurité créée sur le terrain par la secte Boko-Haram a quelque peu freiné, l’exportation du bétail tchadien en direction du Nigéria. C’est pour vous dire que les perspectives de l’élevage tchadien sont bonnes et augurent d’un lendemain meilleur pour les éleveurs eux-mêmes, les populations et pour renflouer, le budget de l’État.

Homme d’Afrique: L’Objectif de Développement Durable numéro 3 porte sur « la santé et le bien-être ». De 2016 à 2017, vous avez été Secrétaire d’État à la Santé Publique. Le Tchad est-il sur une bonne trajectoire pour réaliser cet objectif numéro 3 ?
DR. Mahmahat: L’une des préoccupations du Président Idriss Déby Itno et du gouvernement tchadien est de doter le Tchad d’un système de santé efficace pour l’amélioration du bien-être des populations tant urbaines, rurales que nomades. Le ministère de la Santé publique y veille. C’est en sens que plusieurs projets visant la redynamisation du secteur de santé sont financés par les partenaires techniques, les pays amis du Tchad, et coordonnés par les plus hautes autorités de la République. Le Tchad est sous la bonne trajectoire en vue de diminuer le taux de mortalité et d’atteindre, la réalisation de ses objectifs en matière de santé, car la santé est l’affaire de tous.

Homme d’Afrique: Quels sont les points forts et les points faibles du système de santé tchadien ? Que fait le gouvernement par rapport à ces points ?
DR. Mahmahat: Il n’y a pas de points forts ni de points faibles dans le système de santé tchadien. Dans le domaine de santé, les priorités sont nom- breuses, donc les objectifs se valent et varient d’un milieu à autre, d’une province à une autre. D’où, plusieurs défis à relever notamment dans le domaine de la lutte contre le paludisme, la tuberculose, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH-Sida, la prise en charge et la protection de la petite enfance ; la lutte contre plusieurs autres maladies infectieuses. La liste est longue. La gratuité des soins est une réalité dans les centres hos- pitaliers. L’amélioration de la santé des populations tchadiennes tient à cœur au Chef de l’État, Idriss Déby Itno. En appui au système de santé, il y a la Fondation « Grand-cœur » que dirige la Première Dame du Tchad, Hinda Déby Itno, qui fait un travail remarquable sur le terrain à tra- vers l’organisation des multiples caravanes touchant toute l’éten- due du territoire national. La Fondation « Grand-cœur » est une Fondation à but non lucratif qui vient en appui aux efforts du Gouvernement par des actes de bienfaisance à caractère purement humanitaire dont les couches vul- nérables sont les bénéficiaires.

Homme d’Afrique: Quel est le pourcentage de la population tchadienne qui a une protection sociale et d’une assurance-maladie ? Comment ce pourcentage a-t-il évolué au cours des 5 années passées ? Quel sera-t-il durant les cinq prochaines années ?
DR. Mahmahat: Comme je vous ai souligné, l’État assure la totalité des soins. En termes de pourcentage, l’on peut affirmer que la prise en charge est à 90%. La couverture vac- cinale est assurée gratuitement à 100% pour les enfants de 0 à 5 ans. Idem pour les accouche- ments dans nos maternités, car il s’agit pour le Gouvernement de tout faire pour réduire la morta- lité infantile, maternelle et néo- natale et d’arriver à zéro décès à la naissance.

[quote arrow=’yes’]Mon pays le Tchad, qui est doublement enclavé, a besoin des expériences de la Turquie pour booster son économie[/quote]

Homme d’Afrique: Vous avez participé au deuxième Forum Économique Afrique-Turquie qui s’est tenu à Istanbul les 10 et 11 octobre 2018. Quel est l’intérêt du Tchad pour ce forum ? Quels résultats en retenir pour votre pays ?
DR. Mahmahat: La 2ème édition du Forum Afrique-Turquie qui s’est tenue à Istanbul du 10 au 11 octobre 2018 se veut un véritable cadre d’échanges et de partage d’expé- riences entre Turcs et Africains. La forte délégation tchadienne composée pour la plupart des hommes d’affaires et d’opérateurs économiques, membres du patro- nat tchadien est rentrée satisfaite des enseignements appris sur place et entend y tirer profit. Mon pays le Tchad, qui est un pays doublement enclavé, a besoin des expériences de la Turquie pour booster son économie. D’ailleurs, leurs Excellences, les Présidents Reccep Tayib Erdogan et Idriss Déby Itno sont deux Chefs d’État qui ont toujours œuvré pour le rapprochement de leurs deux peuples tels que guidés par l’his- toire liant le Tchad et la Turquie dans le cadre du commerce cara- vanier depuis des siècles.

Homme d’Afrique: En plus de vos responsabilités politiques et gouvernementales, vous êtes aussi un professeur d’université et l’un des grands intellectuels tchadiens. Quelle analyse générale faites-vous sur la société tchadienne et son avenir ?
DR. Mahmahat: Professeur d’Université, Homme politique tchadien et chef de parti politique « Alnassour » (vic- toire en arabe), je vous assure que la société tchadienne est aujourd’hui la mieux organisée sur le plan politique, social et économique. Les fils et filles du Tchad ont le regard résolument tourné vers l’avenir de leur beau et grand pays, peuplé d’environ 20 millions personnes et d’une superficie de 1.284.000 Km2. Le pays a vécu, des décennies de guerre fratricide dès l’aube de son indépendance. Ce qui fait que personne aujourd’hui ne veut plus de la guerre avec ses cortèges de malheur et de division. Le Tchad aspire à la paix. Les Tchadiens regardent tous aujourd’hui dans la même direction et n’ont pour préoccupation majeure que : le développement et l’avenir de leur pays dans l’unité nationale et l’identité de vivre en paix.

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