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April 25, 2024
INTERVIEWS

«Nous entendons aussi diversifier notre économie qui dépend à 85% de nos ressources pétrolières»

  • avril 15, 2014
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«Nous entendons aussi diversifier notre économie qui dépend à 85% de nos ressources pétrolières»

Hommes d’Afrique: Quelles sont les décisions majeures qui ont été prises lors de cette session des ministres africains chargés des finances et de la planification ?
OKARIO BA KALÉ: En termes de décisions, je puis vous avouer que la plus importante porte sur l’industrialisation. Tous les ministres étaient d’accord sur ce point qui veut que nous allions à une transformation structurelle de nos économies. Cette industrialisation permettra une inclusion de tous les secteurs de la société. Nous avons remarqué l’embellie et le bon comportement de nos économies ces dernières années mais cela n’a pas inclus de nombreux secteurs. Qui devraient permettre la création de plusieurs emplois. Tous les pays africains doivent donc faire des efforts aux plans politique, économique et social pour parvenir à industrialiser tout le continent.

Hommes d’Afrique: Comment entendez-vous garantir l’application de toutes ces réformes?
OKARIO BA KALÉ: Notre organisation n’est pas supranationale donc il faut d’abord que les organisations de chaque pays ratifient les décisions que nous prenons. Mais je pense que la seule manière de garantir cette application passe par la mise en avant de la solidarité africaine. Personne ne nous fera la police pour appliquer ces décisions, il faut qu’en tant qu’Africains nous nous ressoudions les coudes pour appliquer nos décisions.

Hommes d’Afrique: Quelle a été la contribution de votre pays à cette conférence ministérielle ?
OKARIO BA KALÉ: Notre pays a soutenu toutes les propositions et décisions qui ont été prises. Ensuite, nous avons, comme contribution spéciale, fait savoir à nos partenaires africains que nous appliquons les décisions antérieurs et que nous allons encore appliquer celles qui ont été décidées. Ceci pour les amener à faire le pas, à accélérer les réformes chez eux.

Hommes d’Afrique: Au programme de cette conférence, il y avait des discussions sur le futur Fonds Monétaire Africain. Où en êtes-vous?
OKARIO BA KALÉ: Les travaux continuent parce que nous n’avons pas eu une discussion pointue sur le sujet. Nous avons laissé le soin à la commission technique de continuer à réfléchir sur la question. Peut-être qu’au sommet des Chefs d’Etat à Malabo, nous aurons à analyser un document définitif sur lequel nos commissions travaillent.

Hommes d’Afrique: Que proposent les ministres africains des finances pour en finir avec la dépendance des financements extérieurs de l’Union Africaine ?
OKARIO BA KALÉ: A ce sujet les ministres ont été clairs. Nous devons financer notre institution. On ne peut pas continuer ainsi. Nous avons demandé les détails des besoins permettant d’arriver à ce financement proprement africain. Avec cela, nous saurons combien chaque pays est amené à verser selon le niveau de son économie, nous saurons les besoins de l’Union elle-même etc. Une commission travaillera pendant quatre semaines pour nous livrer ses conclusions. Si nous ne le faisons pas, nous ne serions jamais indépendants de l’Union Européenne et des autres partenaires. Aujourd’hui nous sommes considérés comme des personnes qui travaillent pour les intérêts de ceux qui financent l’Union Africaine et cela doit changer.

Hommes d’Afrique: Votre pays à un ambitieux programme avant d’atteindre l’émergence à l’horizon 2020. Quels en est les grands axes ?
OKARIO BA KALÉ: Tout ce programme a d’abord une finalité : c’est le bien-être de nos populations tant au plan économique que social. Pour y parvenir, nous comptons investir dans les infrastructures. Nous avons d’ailleurs commencé depuis 2008.Maintenant nous dirigeons nos investissements sur les ressources humaines par la formation de nos élites qui devront conduire et soutenir cette politique. Nous entendons aussi diversifier notre économie qui dépend à 85% de nos ressources pétrolières. Cette diversification de l’économie engendrera une création d’emplois sur le long terme. Un autre point de ce plan passe par la restructuration des institutions de l’État. A ce niveau, nous avons déjà changé le Constitution de notre pays et créé des institutions pour renforcer l’État.

Hommes d’Afrique: Comment allez-vous suivre la réalisation de cette politique ?
OKARIO BA KALÉ: C’est l’agence « Guinée Équatoriale 20/20 » qui est chargée de suivre l’application de toute cette politique avant l’émergence. Elle est dotée de ressources matérielles et humaines pour jouer efficacement ce rôle. L’agence travaille directement avec le ministère de la planification et chaque année, un rapport de suivi est fait. En ce moment, l’agence fait l’état des lieux de la réalisation de la première phase débutée en 2008 et qui a consisté à la mise en place d’infrastructures comme les routes, les écoles etc. A part l’agence, il y’a aussi un comité de haut niveau présidé par le chef de l’État et toutes les institutions du pays qui veillent et qui donnent les grandes orientations.

Hommes d’Afrique: Comment tout ce programme est-il financé ?
OKARIO BA KALÉ: C’est l’État qui assure le financement même si nous sommes ouverts à toute forme de collaboration financière pour cela. Pa exemple, sur certains projets nous collaborons avec la Chine. Nous sommes ouverts mais pour avoir le contrôle de cette politique, l’État est prêt à financer totalement ses projets. C’est le lieu pour moi de lancer encore un message de solidarité à tous les pays africains. Comme le répète à souhait son excellence Obiang Nguema, il faut que nous soyons solidaires sur tous les plans en Afrique. Nous avons les capacités, les moyens et tout pour développer l’Afrique. Nous devons taire nos intérêts particuliers et penser en Africains.

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Hommes d'Afrique Magazine

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