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April 20, 2024
C’ETAIT EN…

11 DATES DU 11e MOIS

  • novembre 21, 2021
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11 DATES DU 11e MOIS

Le 25 novembre 1841, 35 survivants de la mutinerie du bateau négrier Amistad retournent sur la terre de leurs ancêtres : l’Afrique.

 

Le 26 novembre 1883, meurt à Battle Creek, Michigan, aux USA, Sojouner Truth, abolitionniste Africaine Américaine, auteure et défenseuse des droits des femmes. Elle était née esclave, Isabelle Baumfree, vers 1797 à Swartekill, dans l’État de New York. En 1826, elle eut le courage de s’enfuir de l’esclavage avec son bébé, une fille. Deux ans plus tard, toujours plus courageuse, elle eut l’audace lors d’un procès où son talent d’éloquence éclata, de gagner le procès contre le maître esclavagiste qui retenait son fils. Elle devint ainsi la première femme noire à gagner un tel procès contre un blanc.

En 1843, elle abandonna son ancien nom pour le nouveau qu’elle se donna: Sojourney Truth. Femmes d’Afrique Magazine de ce mois de novembre rend hommage à Sojourney Truth.

 

Le 8 novembre 1884, le gouvernement allemand reconnaît l’État Indépendant du Congo, propriété du roi Léopold II de Belgique. Ce dernier y commettra l’un des pires crimes contre l’humanité, avec des conséquences qui continuent de peser aujourd’hui, sur la population et la vie en République Démocratique du Congo.

 

Le 16 novembre 1930, naît à Ogidi, à Anambra en pays Igbo au Nigeria, Albert Chinualumogu Achebe, qui deviendra célèbre sous son nom d’écrivain Chinua Achebe. Paru le 17 juin 1958 chez l’éditeur anglais Heinemann, son roman « Things fall apart » (Le monde s’effondre) est un succès mondial. Mettant en scène le personnage d’Okonkwo au cœur d’une confrontation entre la tradition africaine qu’il défend contre l’incursion du christianisme européen dans son village, « Things fall apart » reste à ce jour, la plus célèbre œuvre de fiction d’un auteur africain. Militant de la cause du Biafra, Chinua Achebe meurt à Boston, dans l’Etat du Massachusetts aux U.S.A. le 21 mars 2013.

 

Le 30 novembre 1953, Sir Andrew Cohen, gouverneur de l’Ouganda, dépose et exile à Londres, Edward Mutesa II, Kabaka (Roi) du Buganda. Cet acte arbitraire, injuste, violent, représentatif du système colonialiste européen, est un des nombreux cas qui montrent comment les l’Europe a introduit la dictature en Afrique.

La liberté d’expression, la liberté de conscience, la tolérance envers les croyances et les pensées des autres est une donnée permanente de la civilisation africaine jusqu’au moment où les dogmatismes religieux venant d’ailleurs, puis l’impérialisme européen, introduisent la dictature en Afrique. Avec la colonisation, les Africains se voient gouvernés par un homme qui rassemble en ses mains tous les pouvoirs et qui n’a aucun compte à leur rendre.

Cet homme, ce dictateur, c’est le « Gouverneur Colonial ». Des hommes comme Sir Andrew Cohen. Ils sont les modèles que les dictateurs de l’Afrique post-coloniale imiteront. À ce jour, l’Afrique y est encore.

Dans son livre, « Imperialism : A study » (Impérialisme : Une étude), publié pour la première fois par l’éditeur George Allen & Unwind en 1902, John Atkinson Hobson analyse bien l’introduction européenne de la dictature en Afrique. Depuis lors, cette introduction n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite. Aucune étude universitaire n’existe sur ce sujet. Aucun livre non plus. Si l’on dénonce les dictatures qui depuis les indépendances des années 1960s ensanglantent l’Afrique, ruinent les Africains, l’on oublie toujours la racine du mal, le dictateur initial, le dictateur « originel », comme l’on dit le péché « originel » : le gouverneur colonial.

Plus loin dans ce numéro de votre magazine, nous vous offrons des extraits du livre de Hobson. Il montre des faits convergents : avant l’arrivée des colons, l’Afrique n’avait jamais connu de dictature ; c’est l’impérialisme européen qui, pour la première fois, inaugure la dictature dans ce continent.

 

Le 19 novembre 1968, coup d’État militaire au Mali : le président Modibo Keita tombe. Et avec lui, les espoirs d’une indépendance véritable non seulement du Mali, mais de toute l’Afrique. Avec le Roi Mohammed V du Maroc, les Présidents Sékou Touré de Guinée, Abdel Nasser d’Égypte, et Kwame Nkrumah du Ghana, le Président Modibo Keita a formé le « Groupe de Casablanca », cinq chefs d’État de pays africains indépendants, qui se réunirent à Casablanca au Maroc, du 3 au 7 janvier 1961. À l’issue de leur rencontre, ils publièrent un communiqué, connu sous le nom de « Charte de Casablanca », qui reste à ce jour, le meilleur program développement et de souveraineté, y compris militaire de l’Afrique. La Charte proclame :

« Nous Chefs d’États africains réunis à Casablanca du 3 au 7 janvier (…) Dans le but de consolider les libertés de l’Afrique, de bâtir son unité, et d’assurer sa sécurité, décidons :

« [Un] la création, dès que les conditions en seront réunies, d’une Assemblée Consultative africaine comprenant les représentants de chaque État africain, ayant un siège permanent et tenant des sessions périodiques ;

[Deux] La création des quatre comités suivants : le Comité Politique africain, groupant les chefs d’États africains ou leurs représentants dûment mandatés (…) le Comité Economique Africain, groupant les ministres des Affaires Economiques des États d’Afrique indépendants (…) le Comité Culturel Africain, groupant les ministres de l’Éducation Nationale des États africains indépendants (…) Un Haut Commandement africain commun groupant les chefs d’état-major des États africains indépendants qui se réunit périodiquement dans le but d’assurer la défense commune de l’Afrique en cas d’agression contre une partie de ce continent et de veiller à la sauvegarde de l’indépendance des États africains.

« [Trois] La création d’un Bureau de liaison destiné à assurer, une coordination efficace entre les différents organismes ci-dessus énumérés et notamment de provoquer dans un délai de trois mois à partir de la publication du présent document, la réunion des experts chargé de régler les modalités pratiques concernant le fonctionnement des organismes précités. »

Ceux qui veulent lire le texte intégral de la Charte de Casablanca peuvent le faire dans le numéro spécial de Hommes d’Afrique Magazine de mai 2013, publié pour le 50e anniversaire de la création de l’OUA.

Ils firent donc leur coup d’État contre Modibo Keita qui n’était pas un grand fils non seulement par son impressionnante taille, mais aussi par son patriotisme africain. Ils le maintinrent en détention, le torturèrent selon de nombreux historiens, qui ajoutent que les putschistes et leur chef, Moussa Traoré, l’empoisonnèrent par piqure, le tuèrent au camp des commandos parachutistes de Djikoroni Para à Bamako, le 16 mai 1977, ville où il était né le 4 juin 1915. Premier président de la République du Mali, il dirigea le pays du 22 septembre 1960 au 19 novembre 1968, jour du coup d’État militaire.

Le 10 novembre 1995, Sani Abacha, le président dictateur du Nigeria fait pendre le dramaturge et militant écologiste nigérian Ken Saro-Wiwa et huit autres membres du Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (Mosop). Le mois de novembre semble un mois particulièrement dans l’histoire du Nigeria post-colonial. Le 22 novembre 2002, alors que l’on doit organiser dans ce pays une compétition de candidates du concours Miss Monde, des opposants à ce concours manifestent violemment, provoquant la mort de plus d’une centaine de personnes. Le 5 novembre 2012, des inondations au Nigeria forcent plus de 2,1 millions de personnes à s’enfuir de leur domicile. L’on compte pas moins de 360 morts. Le 25 novembre 2012, deux voitures piégées explosent contre une église protestante au Nigeria : 11 morts, plus de 30 blessés. Le 18 novembre 2015, deux filles terroristes, l’une de 11 ans l’autre de 18 ans se font exploser à Kano au nord du Nigeria : 15 morts, plus de 100 blessés.

 

Le 11 novembre 2018, la République Démocratique du Congo annonce sa pire épidémie d’Ebola : 198 morts.

 

Le 27 novembre 2019, le Ghana célèbre «l’année du retour» en mémoire des premiers esclaves kidnappés et vendu il y a 300 ans en Amérique. À cette occasion, le gouvernement ghanéen accorde la citoyenneté à 125 personnes lors d’une cérémonie émouvante, et qui est une première en Afrique.

 

Le 8 novembre 2020, des militants islamistes de la province de Cabo Delgado dans le nord du Mozambique décapitent plus de 50 personnes.

 

Le 12 novembre 2020 meurt Jerry Rawlings. Premier Président de la quatrième République du Ghana, du 7 janvier 1993 au 7 janvier 2001, Jerry John Rawlings était né le 22 juin 1947 à Accra au Ghana, ville dans laquelle il décédera. Il avait aussi été Chef de l’État ghanéen en même temps que Chef du Conseil Révolutionnaire des Forces Armées, du 4 juin 1979 au 24 septembre 1979.

 

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Mireille Paty

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